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Rolex : La filiale française reçoit une amende de 91,6 millions d’euros par l’autorité de la concurrence
L’autorité de la concurrence vient de condamner Rolex en France pour avoir interdit à ses distributeurs agréés la vente en ligne de ses montres.
C’est une nouvelle qui n’a étonné personne et, pourtant, c’est un véritable séisme pour l’une des manufactures horlogères les plus importantes au monde. Le groupe Rolex, qui suit de très (trop) près la vente de ses montres par les revendeurs agréés, vient d’être condamné à une amende record quant à ses instructions en matière de vente en ligne de ses modèles.
En effet, si vous souhaitiez vous procurer votre futur montre en passant par un revendeur officiel en ligne, vous vous êtes peut-être déjà rendu compte qu’il est impossible. Une pratique anti-concurrentielle et un abus selon l’autorité de la concurrence française.
« L’Autorité considère, en effet, que les stipulations du contrat de distribution sélective liant Rolex France à ses distributeurs caractérisent une entente verticale restrictive de concurrence. L’Autorité a rejeté l’argument de Rolex France qui consistait notamment à justifier l’interdiction de la vente en ligne par la nécessité de lutter contre la contrefaçon et le commerce parallèle. Constatant, à cet égard, que les principaux concurrents de Rolex, qui sont confrontés aux mêmes risques, autorisent, sous certaines conditions, la vente en ligne de leurs produits, elle considère que ces objectifs peuvent être atteints par des moyens moins restrictifs de concurrence.
Elle prononce à l’encontre de Rolex France SAS une sanction de 91 600 000 euros assortie d’une injonction de communication et de publication. » Peut-on lire sur la note officielle de l’autorité de la concurrence. En revanche, l’autorité n’a pas retenu la supposée pratique abusive quant à la liberté de prix de ses distributeurs agréés : « L’Autorité a en revanche écarté le grief de prix de revente imposés à ses distributeurs, qui avait été notifié à Rolex. Elle a, en effet, estimé que les éléments du dossier ne permettaient pas de démontrer que Rolex France avait restreint la liberté tarifaire de ses distributeurs agréés« .
Une amende à la hauteur de la gravité de l’infraction, selon l’instance française, qui considère que cela revient à priver les consommateurs d’un droit essentiel, alors que les ventes sur internet connaissent un essor croissant depuis une quinzaine d’années pour les produits de luxe et que la majorité des grandes maisons horlogères le permettaient.
Rolex, qui assume ce choix, se défend de vouloir restreindre les droits des consommateurs, et argue que ce choix est assumé afin de préserver son image et lui permet de lutter contre la contrefaçon et la vente hors réseau. Un argument qui n’a pas su convaincre l’autorité de la concurrence, qui considère la mesure disproportionnée.
Retrouvez la note complète de l’autorité de la concurrence en vous rendant sur le site www.autoritedelaconcurrence.fr