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Nouvelle vague Américaine : Les créateurs en vogue de la Fashion Week de New York

Date : 15 février 2024

Le rendez-vous annuel de la sphère de la mode est de retour, comme à son habitude. New York ouvre le mois de la femme (qu’on pourrait désormais qualifier de mixte au vu du nombre de créateurs qui proposent des looks pour tous les genres).

La ville de New York, bien réputée pour son style iconique et audacieux, était depuis quelques années devenue la risée de ses concurrents européens, avec un manque crucial de créateurs phares, dont beaucoup avaient préféré défiler à Paris plutôt qu’à domicile. Mais cette saison a renforcé l’idée que la mode américaine a bien sa place sur le calendrier. Témoins d’une nouvelle vague de designers prêts à en découdre, la semaine de la mode new-yorkaise abrite désormais des étoiles montantes que l’on prend plaisir à découvrir et à voir évoluer. Retour sur les créateurs dont on ne doit pas oublier le nom.

Helmut Lang « Protection vs. Projection »

Peter Do pour Helmut Lang a présenté vendredi soir, pour l’ouverture de la Fashion Week de New York, sa deuxième collection au sein du label. Une collection qui redéfinit l’apparence et la manière dont nous nous protégeons. On découvre des chemises et des pantalons en papier bulle, des gilets pare-balles tout droit sortis des archives de la maison, des hoodies et des vestes à fermetures intégrales, ainsi qu’une manipulation particulière du tissu qui laisse penser à une peau de reptile pour un effet camouflage très subtil. Quand il s’agit d’habiller New York, le message est clair : la ville qui ne dort jamais est pleine de surprises, mieux vaut être préparé à tout. On retrouve l’ADN d’Helmut Lang savamment exécuté à la manière de Peter Do, entre code, sensualité et frisson. Il nous tarde de découvrir sa collection éponyme présentée à Paris plus tard cette saison.

Willy Chavarria « Safe from Harm »

On ne va pas se mentir, le cow-boy-core est bel et bien la tendance de la saison. Après Louis Vuitton, c’est au tour de Willy Chavarria de nous proposer sa version. Nouveau talent intriguant du calendrier new-yorkais, le créateur est en train de devenir un incontournable, surtout depuis qu’il a remporté le titre de Créateur de vêtements pour hommes de l’année 2023 aux CFDA Awards.

Sur fond de rangées de bougies d’église, les silhouettes volumineuses, qui rappellent à la fois le streetwear ample et l’abondance de la couture traditionnelle, rendent hommage à l’héritage du créateur. Des manteaux carrés aux larges épaules se superposent à des vêtements de sport amples, avec de lourdes chaînes dorées enfilées autour du cou. Pendant ce temps, des bombers surdimensionnés se juxtaposent à des bermudas amples. L’ensemble rappelle les silhouettes des années 70, avec de longs cols pointus, des tailles hautes et des vestes cintrées et courtes, toutes très marquées.

Eckhaus Latta

Label incontournable de la scène new-yorkaise, on retrouve chez Mike Eckhaus et Zoe Latta cette authenticité singulière du vrai New-Yorkais. De la palette de couleurs qui rappelle les immeubles du Lower East Side, à la sélection de tissus qui mélange la fourrure avec le jersey, ou encore la soie fine avec le tissu irisé, chaque détail retranscrit l’ambiance cosmopolite et éclectique de la ville.

Aux allures plus minimalistes que les saisons précédentes, les coupes sont fluides et fonctionnelles. Les tricots et le jersey offrent confort et praticité, tandis que les teintes bordeaux rehaussent la collection. On peut facilement s’approprier ces pièces, les ayant peut-être même déjà vues en terrasse à Dime Square.

Proenza Schouler

Chez Proenza Schouler, on s’écarte de manière radicale des tendances éphémères ; le style et les silhouettes se veulent intemporels. On découvre dans cette collection une palette de couleurs sombres aux nuances de noirs et de blancs, jouant sur des combinaisons de matières liant dureté et sensualité. Les coupes sont nettes, aux allures minimalistes des années 90, les cols sont montants tels des écharpes, les robes sont drapées, épousant les courbes du corps, ou bien transparentes, laissant apparaître les couches en dessous. Une collection de classiques revisités qui s’inscrivent dans l’air du temps et ce, pour plusieurs décennies.

Khaite « Unfolding »

Catherine Holstein, la directrice artistique de Khaite, s’inspire du moment présent et de l’héritage afin de laisser les formes et les matières suivre leur destinée dans un concerto de pièces digne d’une œuvre d’art. Jonglant avec les textures et les drapés, les vêtements habillent le corps de manière involontaire, comme si le tissu, posé sur le corps, devait lui-même trouver une nouvelle manière de couvrir. Ainsi, les épaules sont raglan, les drapés sont fluides, les vestes sont oversized, les manteaux sont ultra-longs et les décolletés plongeants. Un jeu de coupes et de silhouettes qui se construit également par le choix des matières : cuir, fourrure, jersey, laine et soie offrent à chaque look une histoire différente.

Ludovic de Saint Sernin, « X: The Mapplethorpe Collection »

Le créateur belge, initialement basé à Paris, a pris le large cette saison pour présenter une collection en collaboration avec la Fondation Robert Mapplethorpe. S’inspirant des photographies de fleurs du photographe américain, le créateur juxtapose son esthétique singulière aux œuvres photos sensuellement chargées, selon lesquelles « la beauté et le diable sont la même chose ». On retrouve ces fleurs en ornements sur des hauts transparents, incrustés dans des robes en mailles et sur des jupes transparentes, côtoyant des trenchs et des vestes en cuir, ainsi que de multiples pièces ornées d’œillets (marque de fabrique du créateur). Arborant une esthétique érotique sombre, univers commun au créateur et au photographe, cette collection crée une tension créative qui s’implante parfaitement dans le paysage BDSM new-yorkais.

Area

Chez Area, on plonge les pieds joints dans un jeu de regard surréaliste, une première pour Piotrek Panszczyk, le directeur artistique de la marque. En s’inspirant du mouvement surréaliste des années 1920 et 1930 ainsi que du pop art, la collection prend au pied de la lettre l’idée de voir et être vu. On découvre des robes avec des centaines d’« yeux écarquillés », initialement propres aux cartoons. Déclinée en un imprimé de style dalmatien qui recouvre des robes à capuche monastiques et des chemises amples avant de venir habiller robes et jupes. En mini, maxi voire même en full look, les diamants (qui suivent le label depuis sa création) prennent à leur tour un rôle d’observateur, incrustés ou en ornements, ils sont partout. Une collection qui transforme la perspective de perception sur un ton divertissant, du Area comme on en veut.

Jane Wade « Out of office »

Débutante mais pas novice, ce jeune label a défilé pour la deuxième fois cette saison, et on ne pouvait s’attendre à mieux. Avec un univers unique, une couture propre et une esthétique singulière, la créatrice originaire du Nord-Ouest du Pacifique est promise à un avenir très prometteur. Elle signe une collection hybride, mélangeant workwear, streetwear et utilitaire avec des références à la Gen Z.

Les coutures sont accentuées, les bretelles asymétriques, les poches nombreuses, et les coupes à la fois confortables et sensuelles. Le vestiaire moderne d’une femme active en quête de style et de praticité.

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