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Designers en vogue et tendances de l’hiver prochain : Ce qu’il faut retenir de la Fashion Week New-Yorkaise A/H 2022-2023.

Date : 16 février 2022

À peine sortie d’un hiver glacial, la capitale de la mode américaine a présenté la semaine dernière les futures tendances de la rentrée 2022.

Une frénésie sans pareil, des premiers rangs bien garnis et des designers avides de nous faire rêver. De retour sur le podium après les saisons précédentes en digital, la Fashion Week de New-York à ouvert le bal du Fashion Month.

Ce que l’on retient de cette saison est la récolte de nouveaux talents émergeant du bouleversement des deux dernières années. Cette énergie pionnière est riche en ampleur et en style, des couleurs pop à la subversion déshabillée. L’occasion donnée à des marques émergentes ou à peine naissantes de faire leurs débuts, le plus souvent pour des présentations et non des défilés trop coûteux. Ça a été le cas de Melke ou de Dauphinette, qui mettent en avant une mode durable et éthique. Un portefeuille de nouveaux talents, dont Diotima, Connor McKnight, Puppets and Puppets, Social Work, Head of State ou encore Kenneth Nicholson côtoient les grands noms de la scène New-Yorkaise tel que Coach, Zimmermann, Michael Kors, Altuzarra, ou encore Tory Burch.

C’est indéniable, New York a toujours été la ville des vêtements qui ressemblent à des vêtements. Connu pour sa relation étroite avec le sportswear et l’indéniable besoin de confort en toute circonstance, la culture américaine fait dans le pratique. Mais comment éviter qu’une prolifération de vêtements « axés sur les solutions » ne devienne simplement une marchandise de plus ? Le diable se cache dans les détails. Tissus extrêmement luxueux. Scrupuleusement fini. Des détails soignés : une largeur de poignets, l’étroitesse d’une emmanchure, une proportion d’épaules. Et c’est avant que vous n’entriez à l’intérieur des vêtements : une poche profonde en soie, des ourlets à couture française, des boutons conséquents. Et lui donner un point de vue. Ajoutez un peu de sex-appeal. Faites un pli très net. Merci Pierre Do. Merci, Cate Holstein de Khaite. Merci Proenza Schouler.

Les mannequins de presque tous les podiums ont mis à nu une peau pendant longtemps trop couverte. Des vêtements façonnés, définis, accentués, titillés. Ils étaient provocateurs, et parfois carrément révélateurs. Clavicules encadrées, épaules polies. Tout cela parle de l’appétit de décoller les couches douillettes de nos passés récents. Les corsets étaient lacés et zippés dans toutes les formes et structures, des bicolores de Puppets and Puppets aux tubes en jersey stretch de Proenza Schouler qui s’enfilaient sur les costumes, en passant par le travail manuel et les coupes chez Ulla Johnson. Les seins étaient accentués par des désossages robustes, des tricots coniques et des trompe-l’œil. Cette même exubérance de peau au travers de l’élégance moderne était a l’honneur chez Carolina Herrera avec une robe mettant en vedette ce qui commence comme un buste sans bretelles qui se coupe ensuite pour exposer un décolleté dramatique.

New-York connus également comme la ville qui ne dort jamais. Compte tenu de la récente pénurie de festivités, les créateurs se sont livrés à des paillettes et à des reflets, trouvant des moyens de faire briller 24 heures sur 24. L’avant-dernière robe de Khaite sur le podium était ornée de minuscules paillettes blanches, tandis que les hauts stretchs sportifs de Proenza Schouler brillaient non pas de lurex, mais à y regarder de plus près, de centaines de paillettes microscopiques ressemblant à des plumes. Le tulle aqueux avec des paillettes translucides chez Eckhaus Latta a été coupé en robes, hauts et jupes ; Peter Do a envoyé une robe substantielle de paillettes noires ; tandis que les paillettes de la taille d’une soucoupe d’Altuzarra invoquaient des écailles de sirène fantastiques. De la boite de nuit au conte de fée, Jason Wu nous a fait voyager avec des robes de bals toutes plus impressionnantes les une que les autres dans des imprimés fleuris et colorés.

Lorsqu’il s’agit de la couleur phare de la saison, Pantone ne se trompe jamais, cette saison l’honneur est au « Very Peri » – teinte 17-3938 – la couleur de 2022. À l’automne, nous porterons la « teinte bleu pervenche dynamique avec une nuance rouge violette vivifiante », comme le décrit Pantone. Du tulle lilas transparent était drapé de guirlandes chez Khaite, tandis que les cofondateurs de Private Policy, Dion Lee et Haoran Li, ont envoyé un slip en soie lilas, des tricots en jersey et une robe veste en jean. La robe-chemise de Proenza Schouler a un potentiel de pierre angulaire de la garde-robe et se décline en violet et aussi en écarlate. Sintra Martins de Saint Sintra a attaché des mètres de chemises lilas en nœuds et a coupé une robe à épaules dénudées en satin. Maryam Nassir Zadeh a même pris sa révérence dans un pantalon améthyste.

Le tissu d’ordre était au jean. Les vêtements de travail américains de base étaient proposés comme une option légitime pour le travail, les loisirs, la nuit et le jour. Après des années de développement, Ulla Johnson a lancé son denim non-extensible « made in America », en lançant une poignée de styles avec son prêt-à-porter. Peter Do a ouvert de manière provocante un jean à la cuisse. Brandon Maxwell a nonchalamment présenté son vrai blues avec des enveloppements en plumes de marabout et des chemises en satin du soir.

Inévitable, depuis quelques saisons, le cuir lui aussi a défilé sur le podium. Sexy. Structuré. Romantique. Plissé. Le cuir se décline sous toutes ses formes, s’appropriant de nouveaux rôles tout en revisitant des classiques, comme le fidèle blouson de motard. Les plus remarquables étaient les trenchs en cuir de Gabriela Hearst, recouverts de crochet bolivien (une autre grande tendance qui ne faiblit pas) et la dentelle de cuir perforée qui traçait les motifs esquissés par la créatrice. Tory Burch a apporté un côté plus dur à ses vêtements de sport américains avec une paire de pantalons en cuir beige et une petite veste en cuir noire soignée et épurée, tandis que Maryam Nassir Zadeh a privilégié les teintes vintage de châtaigne et de mousse. 

Depuis plusieurs années, New York doit aussi faire avec les absents, qui choisissent de défiler ailleurs ou de se détourner du calendrier classique et des critiques sur le rythme effréné de la mode. Tom Ford a été contraint d’y renoncer fin janvier, à cause d’une multiplication de cas de Covid dans ses équipes. Marc Jacobs, Pyer Moss, Ralph Lauren, Tommy Hilfiger, Christopher John Rogers et Thom Browne étaient également aux abonnés absents. Tandis que The Row présentera sa collection à Paris dans deux semaines. On notera également l’apparition furtive de la rédactrice en chef de Vogue US, Anna Wintour, aperçu uniquement chez Mickeal Kors. Et si après tout, la Fashion Week américaine était une plaque tournante pour les jeunes designers émergents, faisant office de tremplin pour la scène européenne ?  

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