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Jérémy Demester « XXI » : Le premier solo show de l’artiste chez Perrotin Dubaï

Date : 2 mars 2023
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Le galerie Perrotin présente « XXI » , la première exposition personnelle de l’artiste franco-béninois Jeremy Demester à Dubaï, et ce jusqu’au 8 avril prochain.

Rendez-vous au sein de la galerie Perrotin Dubaï, située au coeur du Gate Village, qui accueille et ce jusqu’au 8 avril prochain, le travail de Jérémy Demester. « XXI », un solo show, le premier de l’artiste dans cette région, démontre une nouvelle fois l’implication de la galerie Perrotin dans le développement des artistes à travers le monde.

L’artiste Jeremy Demester, franco-tzigane exerçant entre la France et le Bénin, cherche à révéler à travers ses toiles les traces subtiles -mais toujours présentes- des anciens mythes dans les perceptions quotidiennes modernes. Influencé par l’archéologie protohistorique, les mythologies de toutes les sociétés et la culture populaire mondiale, son art est aussi hétéroclite que recherché, faisant varier les styles en fonction du message qu’il souhaite nous faire passer.

Depuis le début de sa carrière, Jeremy Demester peint des ciels et des arbres, deux sujets simples tirés de la nature, mettant en valeur ses pouvoirs infinis de métamorphose. Son étude des multiples couleurs et nuances du ciel aux différents moments de la journée et des saisons conduit le peintre à une profonde exploration coloriste. Dans The 21 Graces Altarpiece, triptyque contenant la belle représentation d’un bois dur bleu, les arbres deviennent source d’une infinité de formes : se ramifiant perpétuellement, se créant continuellement, solidement enracinés dans la terre, ils se plient et frémissent au vent, exprimant toutes les nuances de la stabilité et du mouvement.

The 21 Graces Altarpiece par Jérémy Demester

Une histoire de mouvement et de vie qui se déroule également dans la dernière série de l’artiste Stela. Refusant la distinction entre paysage et abstraction, les compositions synthétisent plusieurs œuvres passées de l’artiste. Animés de couleurs violentes, ciels, arbres, pluie et flammes se superposent et s’entremêlent, s’élevant de la terre vers le ciel. Alors que nos propres yeux se débattent à travers ces nuages ​​de formes et de couleurs, des paires d’yeux peints regardant droit devant sont le point de repos dans la plupart des peintures, qui semblent nous appeler à la prudence. Dans un processus mimétique, ces yeux nous fixent, nous questionnent, ils deviennent nos interlocuteurs au milieu de la présence inquiétante qui émane des peintures. Leurs titres sont des surnoms qui existent dans tous les pays, à toutes les époques – mais leur frontalité monolithique signale que nous sommes face à des témoins d’âges ancestraux.

 « Sur la toile, vous êtes libre, vous pouvez laisser parler votre imagination. Le travail d’un peintre est de trouver la liberté dans les limites. C’est de rester dans un cadre »

– Jérémy Demester, 2021

La série Assembled Figures, un ensemble de portraits composites à grande échelle créés en augmentant les toiles de bas-reliefs sculptés, renforce le sentiment d’une rencontre avec des hybrides presque humains. Ils relient la pratique de Jeremy Demester aux premières décennies de la peinture sur panneau et à la centralité des cadres au début de la Renaissance italienne. Apposés sur les compositions peintes, des objets de l’Antiquité ou de la vie contemporaine sont déformés ou sertis dans le bronze, se mêlent et convergent pour former la plus étrange paréidolie. Coquillages, fossiles, ex-voto, jantes, harpons, casque olmèque, gants de boxe et baskets sont rassemblés en un cortège de figures sauvages, immobiles comme des pierres levées.

Semblables à des totems, ces œuvres servent de réceptacles à des éléments de notre culture matérielle – riches de sens – déposés pour créer un réseau de références fondamentales (ce que l’anthropologue Claude Lévi-Strauss appelait les mythèmes.) En reproduisant ces objets, en leur donnant une harmonie commune et en les transformant en visages expressifs, l’artiste redonne vie à des mythes anciens, parfois oubliés. Libérés de la chronologie historique, les masques deviennent des miroirs du monde : ils révèlent que nous-mêmes sommes constitués de mythes archétypaux et de fragments triviaux de réalité.

Credits : © Matteo D’Eletto / Perrotin / texte : Marguerite Hennebelle

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