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Pulp Galerie : Intérieur d’Art à l’honneur, rencontre avec Paul & Paul-Louis, fondateurs de la jeune galerie montante
Rencontre avec Paul & Paul-Louis, deux fondateurs passionnés qui tiennent à présenter une collection de mobilier à la ligne directrice très précise et semblable à de véritables sculptures. Pulp Galerie, c’est le rendez-vous des collectionneurs et amateurs d’objets d’arts et ce au travers d’une expérience unique et propre au lieu.
C’est au cœur du 9ème arrondissement que nous rencontrons Paul et Paul-Louis, au sein d’un appartement qui se veut être un espace de dialogue entre objets, collectionneurs et amateurs. « Chez Pulp Galerie, nous apprécions le paradoxe entre objets d’art et utilité. À mi-chemin entre galerie de design et véritable appartement, le mobilier devient sculpture et chacun est invité à lui donner vie. »
Enchantée Paul & Paul-Louis ! Comment est née Pulp Galerie ?
Nous nous sommes rencontrés durant nos études et, très rapidement, nous avons souhaité faire un projet ensemble. Un projet qui est passé par plusieurs étapes avant de devenir cette galerie de mobilier design qui est aussi cet appartement. Nous avons choisi ce format car nous souhaitions un lieu plus chaleureux qu’une galerie conventionnelle et ainsi créer une expérience d’achat très différente, loin d’un simple échange froid : chez Pulp, le but est de trouver le meuble de ses rêves tout en passant un moment beau et inspirant.
Notre processus de sélection a beaucoup guidé le futur de Pulp Galerie : à nos débuts, nous faisions beaucoup de meubles années 70, soit des meubles aux formes rondes et colorés mais qui présentaient aussi des gammes de prix moins importantes que ceux que nous partageons aujourd’hui, il fallait bien commencer quelque part. Au fil de notre évolution et de nos goûts, de nos découvertes et envies, nous avons fini par nous orienter vers les années 80s/2000 et donc sur un mobilier aux lignes plus franches, plus tranchées, plus radicales… le metal brut ou laqué est prédominant chez nous. Nous avons la chance d’avoir pleinement la main sur notre sélection.
Table basse Tankette, 1987
Pallucco Roma éditeur
Acier et aluminium recouvert de peinture epoxy
Courroie en caoutchouc et ressorts
H. 35 cm – L. 128 cm – P. 77.5 cm
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Fauteuil Barba D’Argento, 1986
Métal, chaine et plastique dur
Assise mobile en hauteur et profondeur
H. 72 cm – L. 71 cm – P. 51 cm
PULP GALERIE – Crédits photo © Sarah Heitzmann / Luxe.net
Quels sont les designers majeurs que nous pouvons retrouver au sein de Pulp ?
Nous sommes particulièrement passionnés par le design italien. C’est d’ailleurs ce que l’on retrouve majoritairement chez nous aujourd’hui, dont le designer Paolo Pallucco, cet artiste venant de Rome, lui-même très axé sur les années 80 avec cette ligne radicale et cet effet métal ‘non finit’. Nous aimons les meubles qui évoluent, prennent de l’oxydation… c’est encore plus pousser qu’une platine. On apprécie également Gaetano Pesce : lui, c’est tout le contraire. Plus de douceur, plus de spontanéité : chacune de ses créations sont coulées à la main par un artisan, c’est cette relation artiste/artisan qui prime au sein de son travail avec une grande place accordée au hasard dans la manière dont les couleurs sont réparties dans la pièce.
La philosophie signée Pulp ?
« La forme avant la fonction, le style avant tout. »
Quel est votre processus créatif ?
Nous avons une véritable direction artistique. Elle passe principalement par des coups de coeur, des découvertes, c’est une selection très spontanée et on a la chance d’être deux au sein de cette entreprise mais aussi de cet appartement, où l’ont vit : chaque décision est prise à l’unisson et de manière très instinctive, ce qui est très agréable. Nous collectionnons beaucoup de livres également car la documentation papier nous est importante. Mais aussi à partir de découvertes sur Internet, ayant réussis à se créer tout un écosystèmes de relations avec des marchands et collectionneurs en Europe, principalement en Italie, qui vont nous proposer des pièces à la vente ou en échange.
Au sein de la galerie, nous pouvons aussi y apercevoir des toiles d’artistes émergents. Est-ce aussi un de vos axes de présentation ?
Avant la version de la Pulp d’aujourd’hui, nous souhaitions vendre des tableaux. Paul étant un passionné d’art moderne et moi même (Paul-Louis, ndlr) d’art contemporain, il s’est avéré qu’on appréciait beaucoup trop notre collection pour la vendre et que c’était finalement moins notre axe. Aussi, il nous semble essentiel de se spécialiser ce qui constitute aussi l’avenir de notre galerie. Ce n’est pas forcément dans les meubles non plus mais surtout sur les designers en eux-même.
Si vous deviez citer un designer et un mouvement favoris ?
Pour moi, Paul, je vous parlerais de Gaetano Pesce, j’aime beaucoup son mobilier pour son allure ludique, joyeuse, unique et série-différenciée : aucune pièce ne se ressemble, c’est un mobilier solaire qui se marie parfaitement avec l’atmosphère radicale/design au sein de notre galerie.
Bureau pour TBWA, 1994
Pièce unique pour les bureaux de TBWA – Chiat Day, New-York
Structure en acier et plateau en résine coulée
H. 72 cm – L. 113 cm – P. 91 cm
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Chaise Broadway 543, 1993
Bernini éditeur
Résine epoxy et acier inoxydable
H. 75 cm – L. 55 cm – Profondeur : 40 cm
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Artwork : PABLO TOMEK
PULP GALERIE – Crédits photo © Sarah Heitzmann / Luxe.net
De mon côté, (Paul-Louis, ndlr) j’ai récemment redécouvert Mario Botta, un artiste que l’on a beaucoup présenté à nos débuts. J’admets avoir un peu oublié ayant pourtant présenté des canapés, tables, chaises sous sa signature… c’est d’ailleurs lors de notre dernier voyage que l’on a acquis cet exceptionnel fauteuil nommée Quarta, particulièrement rare. Je pense que l’on va avoir une histoire assez unique avec cette pièce car on l’a trouvé très proche de la chappelle également réalisée par Mario Botta au sein d’un endroit totalement perdu en Italie pour lequel on a fait un gros détour au sein de notre voyage. On a donc souhaité réaliser un shooting au sein de la chapelle. Un moment fort qui nous laisse à penser que l’on va avoir un lien particulier avec cet objet d’art.
Un objet que vous appréciez particulièrement ?
Récemment nous sommes particulièrement fans des créations de Gaetano Pesce, nous mentionnerons donc son cabinet qui est aussi un meuble de rangement. Il est parfaitement utilisable bien que totalement en résine ce qui peut paraître antinomique car ce matériau peut sembler trop fragile pour être véritablement utilisée en assise ou rangement. Pourtant, avec Gaetano Pesce, la magie opère. L’artiste transcende la matière et la rend utilisable jusqu’à même habiller des bureaux. Je pense à l’agence WTBA qui a fait appel à ce designer pour ses bureaux, c’est d’ailleurs une pièce de ces derniers que nous proposons actuellement au sein de Pulp. Ce qui est particulièrement amusant avec cet objet c’est qu’il mêle ces deux univers que nous apprecions le plus, soit le métal de par son allure radicale, brute, rouillée aux soudures apparentes et en même temps, une résine à l’allure molle, légère, colorée, transparante qui en devient attirante.
Buffet Nobody’s Perfect, 2002
Zerodisegno éditeur
Résine moulée et nylon
H. 140 cm – L. 212 cm – P. 50 cm
PULP GALERIE – Crédits photo © Sarah Heitzmann / Luxe.net
Quels conseils donneriez-vous à un jeune investisseur ?
J’acheterai avant tout des choses que j’aime, que je souhaiterais placer chez moi. Il faut imaginer décorer et habiller son intérieur avec ce qui nous parle. Ensuite, dans un second temps, s’intéresser aux mouvements du marché mais il n’y aura jamais de mauvais achats si on aime l’objet avant tout.
L’avenir du mobilier d’art selon vous ?
Le futur du mobilier, c’est le meuble en étroite collaboration avec l’univers de la mode. Je pense à ces designers tels que Paolo Pallucco et Rei Kawakubo, créatrice de Comme Des Garçons qui ont collaborés sur l’édition du mobilier pour les boutiques internationales de la marque. Dans un second temps, je mentionnerais Shiro Kuramata qui a travaillé avec Issey Miyake, là aussi pour aménager ses boutiques. Le monde de la mode et du mobilier se mêlent assez bien et les collectionneurs s’y retrouvent également. Ainsi, mélanger ces deux passions semble selon moi être le futur de la collection.
Projets à venir ?
Notre participation au PAD 2024 à Paris du 3 au 7 avril prochain ainsi que notre installation au sein des Puces, au marché Serpette pour être plus précis. Deux nouvelles aventures à venir qui s’ajoutent à notre appartement qui fait notre fierté.
Votre définiton du luxe pour la fin ?
« Le luxe, c’est l’inutile mais aussi le tellement nécessaire. »
PULP GALERIE – Crédits photo © Sarah Heitzmann / Luxe.net