Organisé par l’incubateur de talents, le Darmo Art Prize récompense et met en lumière de jeunes artistes, en les accompagnant dans leur développement à l’internationale.
Louvre Abu Dhabi : naissance d’un musée universel
Les Emirats Arabes Unis s’offrent le luxe de la culture dans une culture du luxe.
Abu Dhabi investit 83 millions d’euros dans la construction d’un musée démesuré et innovant conçu par l’architecte Jean Nouvel.
Entouré d’eau, le musée situé sur l’île de Saadiyat, l’île du bonheur, sera relié par un pont et une autoroute à dix voies, et peuplé comme on s’y attend d’hôtels de luxe, de plages et de terrains de golf. Abu Dhabi livre 974 millions d’euros sur trente ans, à l’agence France-Museums chargée de faire tourner le projet. A cela s’ajoute un budget d’acquisition des œuvres de 40 millions par an, dont 200 millions ont déjà été dépensés pour peupler les 24 000 m² de ce nouveau Louvre, et pas des moindres, vous verrez.
Véritable bijou d’architecture, ce Louvre conçu par Jean Nouvel associe modernité et traits caractéristiques de l’architecture arabe. Dessinateur du squelette de l’Institut du Monde Arabe, il reprend à Abu Dhabi l’idée de la fragmentation de la lumière. Une coupole blanche de 180 m de diamètre couvre de dentelle un espace rythmé d’eau, de palmeraies et d’œuvres d’art comme abritées dans les recoins d’une médina. Comme tressée dans des feuilles de palmiers, cette dentelle de lumière filtre les rayons du soleil pour créer un microclimat poétique et hors du temps : une projection géométrique d’ombres et de lumières évoquant le moucharabieh. L’espace est cloisonné de structures transparentes et de murs en matières minérales pour offrir une expérience de luxe, calme et sérénité. Un écrin qui promet au visiteur un voyage à travers le temps et les cultures.
Ne se restreignant pas à l’histoire de la culture arabe, le Louvre Abu Dhabi souhaite témoigner de toutes les cultures, tout en soulignant la diversité qui a fait l’histoire de l’Arabie. Le parcours chronologique débutera par l’archéologie et la naissance de la civilisation, puis se poursuivra par l’Antiquité et la période médiévale. Viendront ensuite l’époque classique de l’humanisme aux Lumières et enfin l’art moderne et contemporain. Diverses ressources textuelles et multimédias aideront le visiteur à apprécier les œuvres et les ponts entre ces cultures. La collection permanente sera sans cesse enrichie d’expositions temporaires et de prêts de musées du monde entier.
À ce jour, l’Emirat a fait l’acquisition de plus de 300 œuvres exceptionnelles qui constitueront la collection permanente. Celles-ci sont en ce moment même exposées au Musée du Louvre à Paris dans le cadre de l’exposition « Louvre Abu Dhabi, Naissance d’un musée », du 2 mai au 28 juillet 2014. On y voit à la fois la maquette du projet ainsi que les œuvres qui y seront exposées. Débuté en 2010, le chantier est prévu d’être finalisé pour 2015, révélant ainsi quelques 900 œuvres. Les Emiratis se payent le luxe d’un échantillon d’œuvres exceptionnelles représentatives de toutes les périodes, éclairant les ponts et les échanges entre Europe, Asie et Afrique.
On y voit une remarquable statuette, dite « Princesse de Bactriane », un bracelet en or à têtes de lions réalisé en Iran, il y a 3000 ans, une rarissime sphinge datant de l’époque grecque archaïque, ou encore la fibule italienne de Domagnano du Vème siècle, brillant témoignage de l’art du cloisonné. Ces antiques côtoient une magnifique vierge à l’enfant de Bellini, des œuvres de Manet, Gauguin ou Magritte et Picasso, ou encore neuf toiles de l’artiste américain Cy Twombly. Une statue en bois d’un Christ en croix fréquente une imposante statue de boddhisatva du Pakistan. Car c’est cela l’ambition du musée universel, exposer la diversité des cultures. Mais quel est l’accord sous-jacent ?
Beaucoup, beaucoup d’argent…
La France va engranger 1 milliard d’euros de ce contrat avec les Emirats dont 400 millions pour la seule cession du nom Louvre, pendant 30 ans et 6 mois.