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Lou Ros : « Abri », un Solo Show immersif chez Romero Paprocki – L’Interview exclusive

Date : 15 juin 2023
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Rencontre avec l’artiste Lou Ros, à l’occasion de son Solo Show au sein de la galerie parisienne Romero Paprocki, un show immersif où la nature s’expose et s’impose malgré les représailles… découverte.

Présentation ?

Je m’appelle Lou Ros, j’ai 39 ans, je fais principalement de la peinture mais je travaille également sur plusieurs médiums, dont certains nouveaux notamment au sein de mon Solo Show « Abri », chez Romero Paprocki.

Lou Ros, Vanishing Landscape 83, 2023

Quelle est l’ambition première derrière « Abri » ? 

Je tenais à regrouper tout ce que j’aime créer et ce via plusieurs branches. C’est pour cela que l’on peut apercevoir des dessins, de la céramique, et même des installations n’étant elles pas à vendre mais qui viennent communiquer avec les oeuvres environnantes. C’est la première fois que j’ai pu réaliser un combo rassemblant tous ces médiums.

Lou Ros, Vanishing Landscape 73, 2023

En grandissant, quelle a été votre relation avec l’art ?

Ma mère est chorégraphe, ce qui fait que très jeune, j’ai été spectateur du spectacle vivant. De manière inconsciente, on se lie à ce quelque chose, surtout en observant un membre de sa famille évoluant en faisant ce qui la passionne. Ma mère aura définitivement été ce premier contact.

La nature semble primordiale au cœur de votre travail, traduite notamment par ces lignes et formes semblant s’émanciper éternellement quand les oiseaux ne sont pas les principaux protagonistes apparaissant, comment travaillez-vous un tel effet ? 

Ce rapport à la nature, je l’ai eu très tôt : petit je voulais devenir ornithologue. Lorsque j’ai commencé la peinture, j’aimais l’image mais pas forcément le fond et la forme qui correspondait. Je cherchais ce sujet sur lequel je pouvais communiquer et ce, assez simplement mais aussi fortement, me reconcentrer sur ce que j’aimais vraiment, sur un univers auquel j’étais proche. Pour moi, c’était d’abord les oiseaux, que j’admirais beaucoup petit -et toujours aujourd’hui d’ailleurs- puis la nature, que l’on oublie un peu trop depuis quelque temps…

Lou Ros, Vanishing Landscape 70 & 77, 2023

Pouvez-vous nous décrire votre processus créatif ? 

Concernant les grands paysages, je vais partir d’une couleur, telle qu’une couleur d’horizon, de rivage, de montagne ou même d’arbre puis je commence à faire des applats sur une toile, souvent avec du pastel afin de définir une composition. Cela n’apparait pas de manière stricte, comme on peut le voir sur certains de mes dessins où l’on peut apercevoir des couches mais on ne comprends pas vraiment ce qui est mer ou terre. C’est après que tout peut changer : ce qui était horizon peut devenir nuage… rien n’est préalablement définit.

Concernant les oiseaux, c’est différent. J’essaie de partir d’une forme figurative puis de ramener l’abstraction des paysages dans une forme déjà existante, ce qui est un autre processus. Je cherche à représenter des oiseaux en voie de disparition. Souvent je vais tenter de retrouver des formes de becs, de plumages, de griffes afin d’essayer de retrouver ce rendu. Un processus différent mais en peinture, on retrouve ces techniques de recouvrement et ces changements. Rien n’a été conçu par avance, je ne sais pas exactement ce que je vais faire avant de peindre.

Une technique vous étant nouvelle s’est imposée au coeur de ce Solo Show, aussi, l’espace a été totalement revisité par votre univers et ses intentions – pouvez-vous nous raconter l’idée ou l’histoire derrière ce choix ? 

C’est la première fois que j’ai pu tout contrôler de A à Z, que ce soit concernant l’environnement, la lumière, l’ambiance sonore… même le sol a été changé en pneu recyclé. J’ai pu vraiment tout décider et ainsi avoir un résultat qui me convenait parfaitement, à moi mais aussi par rapport à mes oeuvres et à leurs spectateurs. De là est née cette envie de montrer quelque chose de nouveau. Même si toutes les peintures exposées sont nouvelles, je tenais à créer cet effet de surprise. Depuis que je travaille avec Guido et Tristan (fondateurs de la galerie Romero Paprocki, ndlr), il y a toujours une ou deux pièces novatrices au sein de ma création qui participent à cet effet de surprise. Cette fois, c’est la céramique qui a remplacé les oiseaux découpés, eux faits en carton recyclé. Cela reste tout de même assez proche pour moi, étant donné que c’est de la terre. Je trouvais ça intéressant de jouer sur une autre brillance, via des accrochages différents, un médium différent mais qui retrouve quand même ma colorimétrie signature tel que le gris, qui reste donc proche de mes paysages.

Avec quelle personnalité choisiriez-vous de dîner ? 

Je dirais, Herzog, ce réalisateur un peu étrange, ce serait une expérience je pense.

Un livre ?

« Sur la Piste Animale » de Baptiste Morizot, ce livre dont je me suis inspiré pour cette expositon et qui aura aussi été son introduction.

Un film ? 

Le dernier film que j’ai bien aimé : « Sans Filtre » de Ruben Östlund, une critique assez juste, qui présente ce beau rapport à l’humain, sa super richesse et ses désaccords.

Projets futurs à noter ? 

Je travaille actuellement sur mon livre avec Jefferson Paganel qui va retranscrire mes principaux travaux depuis 2018, à travers tous mes médiums. Je lance prochainement un projet avec AvantArte, puis des projets avec la galerie pour les foires prochaines… à suivre.

Guido Romero, Chaltiel Attali, Tristan Paprocki, Lou Ros, Sarah Heitzmann par Nicolas Roux

Crédits Photos : ©Allison Borgo 

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