Jamais rassasié, le groupe LVMH vient, indirectement, de rentrer au capital de la marque de doudoune mondialement connue.
« Young Emerging Designers » : Les créateurs de demain repérés à la Paris Fashion Week
Tremplin ou finalité, la semaine de la mode parisienne rayonne dans le monde entier pour ses nombreux créateurs émergents et maisons mères de l’industrie du luxe et du prêt-à-porter.
Avec 74 maisons inscrites dans le calendrier officiel de la Paris Fashion Week, soit 42 défilés et 32 présentations (sans compter les présentations off, les showrooms, les salons, les événements, etc.), Paris clôture la saison des présentations masculines automne-hiver 2024/2025. Retour sur les jeunes créateurs qui méritent toute notre attention.
Burc Akyol – « Made in Dreux »
Son nom vous dit peut-être quelque chose, ce jeune créateur diplômé de l’Institut Français de la Mode était finaliste du prix LVMH l’année dernière. Avec l’honneur d’ouvrir la semaine de la mode masculine à Paris, c’est au 9ème étage de l’Institut du Monde Arabe qu’il nous a donné rendez-vous.
Une collection non-genrée, placée sous le signe de la sensualité. Chaque pièce de la collection « Made in Dreux » témoigne de la philosophie d’Akyol. Les lignes audacieuses et les formes structurées sont un dialogue entre le passé et le présent du créateur, une fusion de l’esprit inflexible de Dreux avec la sophistication de la mode parisienne. La collection trace une ligne fine entre avant-gardiste et intemporel, promettant une garde-robe qui est autant une déclaration qu’un hommage aux racines du créateur.
Kidill – « Whatever happened to punk »
Ce jeune label japonais avait fait fureur l’année dernière avec sa présentation sous forme de skatepark arborant des looks grunge aux allures cool kids détachées. Figurant au premier jour de la semaine de la mode masculine, Hiroaki Sueyasu s’inspire d’un demi-siècle de style punk et présente cette saison une collection pleine de modernité et d’individualité.
Embrassant l’énergie positive des influences contemporaines, il célèbre l’essence du punk. Avec des détails inspirés du bricolage et un savoir-faire artisanal japonais, les designs fusionnent le classicisme punk ancien avec une touche moderne. Le message va au-delà de la mode et plonge dans l’histoire du punk. Sueyasu affirme que l’esprit rebelle du punk est devenu une force culturelle, influençant l’indépendance et l’expression individuelle.
Sean Suen – « Sign Of The Times »
Cette collection, intitulée « Sign Of The Times » (Les signes de l’âge), reflète l’évolution de la mode orientale qui rappelle l’âge d’or de l’ancienne génération : une décennie remplie d’exploration, d’esprit rebelle et de possibilités illimitées.
Sean Suen, dans son travail, rend hommage aux classiques de l’époque en réinterprétant des pièces de mode emblématiques telles que des costumes en laine, des manteaux oversize et des tricots faits à la main. Jouant sur une palette de couleurs unies, la déconstruction et la juxtaposition des vêtements et des coupes contrastent les tons sur tons, faisant écho aux premières années de l’anti-fashion des années 90. Une collection qui résonne avec l’esprit urgent, rebelle et anticonformiste de cette génération, s’interrogeant sur le lien indissociable entre la conscience humaine et l’évolution des temps. En attendant la prochaine décennie, il nous tarde de découvrir ses prochains travaux.
032C – « Nighthawks »
Le magazine culte berlinois, 032c, sous la direction de Joerg et Maria Koch, s’est imposé – hors du calendrier officiel de la Fashion Week – comme un défilé très attendu cette saison. En effet, la marque médiatique a fait ses débuts sur le podium, déviant de sa trajectoire jusque-là renommée pour son contenu de presse.
Une collection aux teintes sombres, principalement noires, fidèles au style vestimentaire berlinois. Un thème mystérieux et énigmatique tout droit sorti de la queue du Berghain, une approche réelle et intemporelle du vêtement, et un style qui se veut uniforme, conçu pour soi et non pour une saison. En outre, un vestiaire qui s’adresse à tout le monde et à toutes les occasions, une prise de position assurée pour cette première collection. Voyons ce que l’avenir nous réserve.
Masu – « Falling rain said yes to the boy »
Créée en 2017 par le designer Shinpei Goto, MASU est une marque de mode japonaise basée à Tokyo traduisant une vision enthousiaste de l’évolution du monde et de la vie. Construite sur des récits libérateurs et fantaisistes suscités par l’empathie, cette collection allie les silhouettes japonaises traditionnelles à l’esthétique moderne.
C’est ce qui nous a séduits chez MASU, cette capacité à capturer une beauté invisible et à la retranscrire dans ses designs. Une invitation à l’exploration des formes et des coupes se basant sur des détails invraisemblables tels qu’une goutte de pluie sur une toile d’araignée ou bien la poussière dans l’air. Faisant ressortir des aspects du quotidien qui sont devenus trop enracinés, nous rappelant des choses oubliées.
Yenesai – « Maiden Voyage »
Tirant son nom de la rivière Yenisey, l’un des plus longs au monde, parcouru par des cultures nomades vieilles de plusieurs millénaires, « Yenesai soutient son porteur lorsqu’il traverse des environnements à la fois denses et désolés. »
Une esthétique tout droit sortie du futur, alliant praticité avec mobilité, la marque joue sur les codes ancestraux de production et d’expérimentation de tissus exclusifs via l’impression 3D, offrant ainsi au jeune label un vestiaire hybride dans l’ère du temps. Les matériaux sont nobles et expérimentaux, les coupes sont fluides et dynamiques, l’univers singulier. Petit nouveau sur la scène parisienne qui ne va pas le rester longtemps.
Ziggy Chen – « Decadentiment »
Ziggy Chen, comme à son habitude, joue avec les mots pour créer un nouveau sens ; « Sentiment » et « Décadence » fusionnent pour donner vie à sa collection automne/hiver 2024-25.
Fluide et libérée, on retrouve un vestiaire masculin souple, une énergie paisible liée à une image de la nature qui s’approprie l’urbain. Les tissus sont légers, les coupes évasées, on retrouve de longs trenchs rayés, des vestes à doubles cols et des finitions effilées comme non-finies. Les teintes sont sombres, du vert foncé à l’ocre en passant par le marron et le noir. Une garde-robe masculine qui embrasse la simplicité, loin des coupes urbaines habituelles.
Photos : Paris Fashion Week Homme Automne/Hiver 2024-25 ; Crédits : Quentin Pierre Martinez (@unrateddd_)