Chaque année, les lignes du pouvoir économique se redessinent au gré des chiffres, des innovations et des ambitions. En 2025, le magazine Time, épaulé par Statista, a dévoilé son classement des meilleures entreprises du monde, un palmarès mesurant la satisfaction des employés, la croissance du chiffre d’affaires et la transparence en matière de développement durable. Si les premières places sont dominées par les titans de la technologie – Nvidia, Microsoft, Meta ou encore Amazon – quelques fleurons du luxe viennent, avec discrétion et éclat, inscrire leurs noms dans ce concert mondial.
LVMH : Le groupe confirme la cession de l’hôtel Belmond El Encanto à Santa Barbara pour 82,2 millions de dollars
Sur les hauteurs caressées par les brumes du Pacifique, l’hôtel El Encanto semblait appartenir à une autre époque — celle des étoiles d’Hollywood qui s’y réfugiaient, le cœur battant entre deux tournages, dans le secret de ses bungalows parfumés de jasmin. Ce joyau centenaire, posé comme une confidence au-dessus de Santa Barbara, change aujourd’hui de mains.

Le groupe LVMH, emblème planétaire de l’élégance et de l’art de vivre à la française, a discrètement cédé ce lieu singulier, dernier éclat américain de sa marque hôtelière Belmond. Une transaction à 82,2 millions de dollars qui signe la fin — ou plutôt une pause — dans l’ancrage californien de la maison.
Acquis en 2018, l’El Encanto incarnait une certaine idée du luxe discret, à la fois refuge et scène, avec ses 90 suites et bungalows d’inspiration méditerranéenne, son jardin suspendu au-dessus de l’océan, et ses salons feutrés prêts à accueillir fêtes intimes et grandes déclarations.

Ce sont aujourd’hui de nouveaux esthètes qui en reprennent les rênes : un duo d’investisseurs, Tyler et Justin Mateen — ce dernier connu pour avoir cofondé l’application Tinder — épaulés par la société Culver Capital. Avec eux, l’El Encanto rejoint les rangs très convoités de The Leading Hotels of the World, aux côtés de prestigieuses adresses telles que La Mamounia, le Royal Mansour ou encore le Ritz London.

Mais ce retrait n’est pas une renonciation. LVMH, dont la vision de l’hôtellerie transcende les murs pour mieux épouser les émotions, prépare déjà son retour. En ligne de mire : Miami Beach. À l’horizon 2028, un nouvel établissement signé Bvlgari Hotels & Resorts s’y dressera, entre lumière tropicale et pulsations urbaines.
Le départ de Santa Barbara ressemble moins à une fin qu’à un interlude. Car dans l’univers de LVMH, chaque lieu raconte une histoire — certaines se ferment doucement, d’autres ne demandent qu’à naître.
