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Fondation Louis Vuitton : La « vie de création » de Charlotte Perriand, hommage à une femme révolutionnaire

Date : 17 avril 2019

De l’aménagement complet d’un chalet à Megève en 1958 en passant par des commandes privées sur mesure : retour sur les créations de la femme qui a marqué le design par ses valeurs esthétiques.

Charlotte Perriand, née d’un père tailleur et d’une mère couturière est plongée très tôt dans le monde de la création. Si ses débuts en tant que designer sont freinés par la misogynie du milieu, elle acquiert cependant une notoriété importante à ses 24 ans, avec son « Bar sous le toit » acclamé par la critique en 1927. Elle va côtoyer les plus grands, notamment Jeanneret et Le Corbusier, Jean Prouvé et collaborera même avec Serge Mouille.
« On reconstruisait le monde tous les soirs » affirme l’artiste, ajoutant « Le Corbusier m’a enlevé le mur que j’avais devant les yeux ». Elle ouvrira par la suite sa propre société de design d’intérieur où, marquée par ses voyages, elle retranscrira l’esthétique brésilien et japonais à travers ses oeuvres, marquant ainsi les valeurs esthétiques du design moderne.

L’exposition de la fondation Louis Vuitton du 2 octobre prochain jusqu’au 24 février 2020, entend donner une rétrospective sur la vie de l’artiste. Un échange téléphonique avec Hélin Serre directeur de la Galerie DownTown -François LAFFANOUR, nous a permis d’en apprendre davantage sur la vie de Charlotte Perriand. La galerie jouant un rôle majeur dans l’exposition de la Fondation Louis Vuitton par le prêt de plusieurs pièces de ses collections privées, les détails donnés par le directeur de la galerie permettent d’en connaitre davantage sur l’exposition à venir. Pour lui, Perriand a pleinement marqué l’art contemporain dans son ensemble de par son style minimaliste et épuré, retrouvé notamment dans ses célèbres bibliothèques « Bibliothèque Nuage » et « Maison du Mexique ».

La notoriété de Charlotte Perriand est due à son travail sur différentes matières telles que le bois et l’acier qui apportent une harmonie à ses oeuvres. Jean Prouvé disait de Charlotte Perriand qu’elle était « l’une des rares créatrices chez qui l’harmonie de pensée contemporaine était spontanée ». La présence de l’acier classe directement ses oeuvres comme avant-gardistes, telle que la chaise Longue « LC4 », probablement son oeuvre la plus connue à travers le globe. Cette modernité est aussi pleinement retrouvée dans sa bibliothèque en métal de 1959 faite sur mesure et revendue à plus de 600 000 euros.

Notre interviewé, Hélin Serre, affirme que « Les pièces de Charlotte Perriand ne permettent pas de ranger des affaires personnelles, des livres, mais apparaissent comme de réelles oeuvres d’art d’une valeur incontestée ». Les collectionneurs donnent un intérêt tout particulier à Charlotte Perriand depuis une trentaine d’années s’intéressant à ses célèbres « formes douces ». Le style de création de la créatrice est très convoité notamment dans ses « master pieces » qui se retrouvent en très peu d’exemplaires. « Notre dernière vente, il y a trois ans de cela, était un bureau en bois vendu à plus de 700 000euros » explique Hélin Serre.

Certaines pièces apparaissent très nobles de par les matériaux choisis, notamment par les bois sélectionnés. Certains bois sont plus épais, ce qui joue pleinement sur les prix de la vente. Charlotte Perriand, très inspirée par son voyage au Brésil, construira un bureau en 1962 pour son mari Jacques Martin avec un bois brésilien. Le bois utilisé pour cette oeuvre est un « Palissandre de Rio », un bois de haute qualité, un acajou sombre qui a donné une valeur démesurée au bureau. Ce dernier s’est vendu à plus d’1 500 000 euros, une pure oeuvre d’art signée Perriand.

 

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