La première édition de la MIRA Art Fair, consacrée à l’art contemporain latino-américain, vient de s’achever, marquant un tournant dans le paysage artistique parisien. Du 18 au 22 septembre 2024, la Maison de l’Amérique Latine a accueilli cet événement novateur, qui a su allier un modèle de foire intime et exclusif avec une sélection minutieuse d’œuvres provenant de 24 galeries internationales. MIRA s’est donnée pour mission de célébrer la diversité et la richesse de l’art latino-américain, tout en intégrant les enjeux de durabilité au cœur de son projet.
Cadet Capela : Seven Hills – Emotions, nature et architecture par Annabell Häfner
La galerie Cadet Capela présente « Seven Hills », la première exposition personnelle de l’artiste allemande Annabell Häfner en France, une invitation à explorer l’interaction subtile entre nature et architecture, tradition et modernité. Fascinée par les paysages mystiques du Japon, Häfner développe ici une réflexion sur les liens entre l’homme et son environnement, tout en s’inspirant des mythes et des légendes qui façonnent notre perception du monde.
La galerie Cadet Capela présente « Seven Hills », la première exposition personnelle de l’artiste allemande Annabell Häfner en France, une invitation à explorer l’interaction subtile entre nature et architecture, tradition et modernité. Fascinée par les paysages mystiques du Japon, Häfner développe ici une réflexion sur les liens entre l’homme et son environnement, tout en s’inspirant des mythes et des légendes qui façonnent notre perception du monde.
Au cœur de cette exposition, Häfner évoque les montagnes japonaises et leur dimension spirituelle, où chaque sommet et chaque rivière possèdent une signification sacrée. Cette vision profonde de la nature, indissociable de l’humain, s’incarne dans des œuvres où se rencontrent ciel et terre, espace naturel et infrastructures modernes. Dans ses tableaux, la nature devient un élément omniprésent, tantôt apaisant, tantôt énigmatique, tandis que les architectures minimales semblent se fondre dans l’environnement, effaçant la frontière entre le construit et le sauvage.
L’un des fils conducteurs de l’œuvre d’Häfner réside dans sa fascination pour les « non-lieux », ces espaces de passage anonymes, tels que définis par l’anthropologue Marc Augé. Les gares, aéroports et autres supermarchés sont des espaces que nous traversons sans véritablement habiter, mais auxquels l’artiste confère une dimension émotionnelle nouvelle. Dans ses toiles, ces lieux sont représentés comme des impressions fugaces, des fragments de mémoire où les contours sont flous et les détails incertains. À travers l’usage de la couleur, elle parvient à restituer l’atmosphère de ces espaces, capturant l’éphémère et la légèreté du souvenir.
Avec « Seven Hills », Häfner offre également une réflexion personnelle sur la légende des Siebengebirge, un mythe allemand qui a nourri son imaginaire d’enfant. En réinterprétant ces collines façonnées par des géants pour relier les villages au Rhin, elle explore la manière dont les mythes façonnent notre rapport à la nature. Cette série révèle un travail où la craie, l’huile et l’acrylique se superposent en couches délicates, chacune représentant un instant de mémoire ou une sensation. Les formes naissent et s’effacent dans un mouvement continu, tandis que les paysages semblent suspendus dans une temporalité indéfinie.
L’esthétique de Häfner repose sur une alliance entre le minimalisme et une forme de mysticisme, où chaque tableau devient un espace de contemplation. Le spectateur est ainsi invité à plonger dans un univers méditatif, où l’on s’échappe de la frénésie du quotidien pour retrouver une certaine quiétude. Les montagnes de Häfner sont autant de métaphores de l’élévation et de l’introspection, des symboles de l’immobilisme face à un monde en perpétuel mouvement.
Annabell Häfner, née en 1993 à Bonn, poursuit une carrière internationale prometteuse, avec des expositions récentes à Munich, New York et Berlin. Ses œuvres, empreintes d’une réflexion sur la temporalité et l’espace, continuent de captiver par leur capacité à créer des atmosphères à la fois simples et puissantes. Cette première exposition en France, chez Cadet Capela, marque une étape importante dans sa carrière, offrant au public une rencontre singulière avec une artiste dont la vision poétique du monde ne cesse d’évoluer.
Ainsi, « Seven Hills » se présente comme un voyage sensoriel et introspectif, une invitation à repenser notre rapport à l’espace et au temps, à travers des paysages suspendus entre souvenir et rêverie. À découvrir chez Cadet Capela, 54 rue Chapon, 75003 Paris jusqu’au 5 Octobre 2024.