Un profond retour à l’enfance. Voilà ce qu’inspire à première vue le show « Jawbreaker » signé Léo Luccioni représenté par la Galerie Romero Paprocki. Inévitablement lié aux souvenirs, Léo a pour ambition de stimuler nos sens, à nous procurer ce « shot » de dopamine, l’hormone du bonheur, notamment par le sucre que comportent ces bonbons. Hautement addictifs, ces créations représentent aussi, malgré leur apparence inoffensive, un danger sournois. Rencontre avec l’artiste multidisciplinaire Bruxellois Léo Luccioni qui, au travers d’une esthétique colorée, pop et forte, met en lumière l’ambiguïté de notre rapport au consumérisme à l’ère du néolibéralisme.
Jonathan Chapline : À la croisée des chemins réels et virtuels
Le jeune trentenaire, vivant et travaillant dans la « grande pomme » relie l’univers physique d’une part, et numérique d’autre part, pour créer des oeuvres d’un autre monde.
Brouiller les frontières entre le réel, le virtuel, le tangible, le digital, tel est le dictat de l’artiste américain Jonathan Chaplin. Aussi doué avec une souris d’ordinateur qu’avec un pinceau ou un crayon, cet ancien étudiant en beaux-arts et en design exploite divers esthétismes contrastés afin de réaliser des peintures sorties d’un autre monde. Équipé d’un logiciel de composition d’images en 3D, Chapline questionne dans ses toiles l’idée d’espace, de paysage et de temps qui passe.
Ses oeuvres revisitent des sujets phares de l’histoire de l’art comme ses réinterprétations des Baigneuses de Cézanne, des Demoiselles d’Avignon de Piccaso ou des toiles de Michel-Ange. Elles représentent généralement des scènes d’intérieur et des natures mortes, le tout étant twisté d’une touche vibrante et contemporaine propre à l’artiste. Son utilisation de la couleur – souvent vive – ajoute à une atmosphère poétique les saturations des pixels d’une télévision ou d’un jeu vidéo, dont il s’inspire pour créer des oeuvres géométriques dominées par l’abstraction. Car l’humain est très peu présent dans le travail de Jonathan Chapline, préférant des toiles dépouillées et où l’espace règne en maître.