Il y a, dans la mode, des trajectoires discrètes qui, sans fracas, redessinent les contours du goût. Celle de Nina Christen appartient à cette élégante géométrie : silencieuse, déterminée, et désormais incontournable. La créatrice suisse-chilienne vient d’être nommée directrice du design des chaussures chez Dior, une annonce aussi prometteuse qu’émouvante pour celles et ceux qui suivent de près l’évolution de la grammaire stylistique du soulier contemporain.
Dior SS26 : Première collection visionnaire signée Jonathan Anderson
Il est des débuts qui ne se contentent pas de répondre aux attentes — ils les transcendent. C’est ce qu’a réalisé Jonathan Anderson pour son premier défilé Dior, présenté dans la ferveur solaire d’une Fashion Week parisienne en ébullition. À la tête des lignes homme, femme et couture de la maison, le créateur irlandais signe une entrée remarquée : éclatante, texturée, jubilatoire — et fondamentalement Dior.
Une vision au croisement des traditions et des manies
Fidèle à son goût pour le décalage poétique, Jonathan Anderson ne s’est pas contenté d’un hommage académique. Il a taillé dans les codes Dior avec précision, sans jamais gommer son propre langage. Résultat : une garde-robe hybride, parfois sur le fil, toujours maîtrisée. Des vestes épaulées volontairement surdimensionnées coiffent des shorts cargo volantés. Des foulards soyeux, des gilets brodés et des nœuds papillon version minerve flirtent avec des baskets usées ou des sandales de pêcheur portées sur chaussettes. Le tout orchestré dans une palette aussi subtile que contemporaine, où le denim passé côtoie des éclats satinés.
Un artisanat du quotidien, augmenté par le rêve
Chez Anderson, l’humour se glisse dans chaque couture, mais jamais au détriment du savoir-faire. On retrouve ici l’élégance de Christian Dior — ses coupes fondatrices, ses lignes nettes, ses jeux d’échelle — mais revisitée à la lumière d’un XXIe siècle sensoriel. Les sacs affichent des visuels façon affiches de cinéma, les matières jouent la surprise tactile, et le vêtement devient, comme souvent chez Anderson, un terrain d’exploration quasi cinématographique.

Le choc des héritages, la promesse d’une renaissance
Après onze années à la direction artistique de Loewe, où il a érigé l’absurde en art raffiné, Anderson hérite d’une maison monumentale — la seconde plus puissante du groupe LVMH après Louis Vuitton — avec à la clé un défi inédit : diriger toutes ses lignes. Il est le premier à le faire depuis Monsieur Dior lui-même. Et dans ce baptême de feu, il ne vacille pas. Bien au contraire : il célèbre l’héritage, tout en le propulsant vers un ailleurs plus expérimental, plus libre.
Vers un futur couture sous haute tension créative
Ce premier acte masculin donne le ton d’une nouvelle ère. Une ère où Dior pourra redevenir un laboratoire d’idées, de volumes et de récits, tout en restant profondément désirable. Avec 18 collections par an à orchestrer entre Dior, JW Anderson et UNIQLO, Jonathan Anderson entame un marathon créatif où chaque foulée comptera.
