L’histoire de la maison Dior s’apprête à tourner une page audacieuse. Pour la première fois depuis sa fondation, la grande maison de l’avenue Montaigne confie la direction artistique de ses collections féminines et masculines à un seul et même créateur. Et ce créateur, c’est Jonathan Anderson.
Qui est Nina Christen, la nouvelle directrice du soulier Dior
Il y a, dans la mode, des trajectoires discrètes qui, sans fracas, redessinent les contours du goût. Celle de Nina Christen appartient à cette élégante géométrie : silencieuse, déterminée, et désormais incontournable. La créatrice suisse-chilienne vient d’être nommée directrice du design des chaussures chez Dior, une annonce aussi prometteuse qu’émouvante pour celles et ceux qui suivent de près l’évolution de la grammaire stylistique du soulier contemporain.

Passée par les maisons les plus exigeantes – de Céline sous Phoebe Philo à Bottega Veneta avec Daniel Lee, en passant récemment par The Row – Nina Christen n’a jamais conçu le soulier comme un simple accessoire. Chez elle, la chaussure est une sculpture narrative, un terrain de tension entre ligne pure et émotion contenue.



Derrière chaque modèle signé Christen, il y a une rigueur architecturale – héritée de sa formation en couture – et une obsession joyeuse pour le détail, la courbe, la matière. Elle ne dessine pas toujours : parfois, elle sculpte mentalement, formule des équations visuelles, fait dialoguer le corps avec l’objet. Cette approche rare lui a valu une reconnaissance feutrée, mais fervente.
L’entrée de Nina Christen chez Dior intervient sous l’impulsion du nouveau directeur artistique Jonathan Anderson, qui voit en elle bien plus qu’une designer. Il voit une visionnaire silencieuse, capable de traduire l’héritage Dior en langage contemporain, sans ciller ni trahir.
Ce que l’on peut attendre ? Des souliers qui raconteront une nouvelle féminité : plus ancrée, plus sculpturale, mais toujours empreinte de cette grâce fluide propre à la maison. Des pièces qui sauront conjuguer tradition artisanale et désir d’innovation, avec, toujours, cette touche de radicalité poétique qui habite les créations de Christen.

Dans un monde où les collections crient pour exister, Nina Christen propose un contretemps précieux. Elle ne parle pas fort — elle trace. Ses chaussures ne s’imposent pas — elles habitent. Ce luxe-là, fait de précision, de mesure et d’élan intérieur, trouve chez Dior une terre d’accueil à la hauteur de sa maturité créative.
La nomination de Nina Christen ne fait pas simplement évoluer la silhouette Dior. Elle redonne au soulier sa dimension narrative, son pouvoir d’évocation, sa place au cœur du geste couture. Un chapitre s’ouvre. Et il s’annonce, déjà, inoubliable.
