Pour sa première exposition personnelle à New York, Laure Mary dévoile un travail d’une rare intensité, où l’absence devient matière et le silence, un langage. Longtemps associée à des compositions vibrantes et oniriques, l’artiste française opère ici un dépouillement radical, né d’un geste intime : se délester de tout, sauf des livres qui l’accompagnent. De cette épure surgit une peinture plus nue, plus incisive, où chaque détail agit comme une énigme à résoudre. Being Normal Is Really Not Normal est une invitation à contempler l’inattendu : un œuf fissuré, une lumière sous une porte, des fragments suspendus entre apparition et disparition. À la manière d’Hemingway et de Bret Easton Ellis, dont les mots hantent discrètement l’exposition, Laure Mary explore la dramaturgie de ce qui manque, la puissance de ce qui n’est pas dit. Ses toiles, à la fois claires et troublantes, rappellent que la normalité est une illusion, que la vérité se cache dans les interstices, et que la beauté surgit souvent là où l’on a osé retrancher.
Game Changers : L’hommage de Banksy à nos héros de 2020
Les héros d’aujourd’hui ne portent plus de cape mais des masques et des blouses (quand ils en trouvent). Au revoir les Batman, Superman et autres du nom. Place aux médecins, infirmiers et autres personnels soignants. Un changement d’époque brillamment évoqué par Banksy.
Confinement oblige, ce n’est pas sur des murs citadins que Bansky a signé sa dernière oeuvre, mais sur du papier. Le street artiste britannique, réputé pour ses œuvres engagées, a offert sa dernière création à l’hôpital universitaire de Southampton, en hommage aux personnels soignants mobilisés depuis le début de la crise sanitaire.
Intitulé “Game changers”, le tableau en noir et blanc est très éloquent. On y voit un petit garçon, brandissant la poupée d’une super héroïne, une infirmière portant cape, masque et tablier orné d’une croix rouge, seule touche de couleur. À l’intention de la mission classique du super-héros : voler au secours des gens, dans le cas présent les patients du Covid-19. Au détriment de Batman et Spiderman, délaissés dans la corbeille.
Le street artiste rend ainsi hommage aux personnels soignants, en première ligne dans la lutte contre le coronavirus. « Merci pour tout ce que vous faites. J’espère que cela illuminera un peu l’endroit, même si c’est en noir et blanc », a-t-il écrit dans une note adressée au personnel de l’établissement hospitalier.
Une fois le confinement levé, l’œuvre sera exposée au public avant d’être vendue aux enchères. Les fonds récoltés seront reversés au système de santé britannique, le NHS. De précédentes œuvres de l’artiste ont été vendues pour plusieurs millions de dollars.
