Pour sa première exposition personnelle à New York, Laure Mary dévoile un travail d’une rare intensité, où l’absence devient matière et le silence, un langage. Longtemps associée à des compositions vibrantes et oniriques, l’artiste française opère ici un dépouillement radical, né d’un geste intime : se délester de tout, sauf des livres qui l’accompagnent. De cette épure surgit une peinture plus nue, plus incisive, où chaque détail agit comme une énigme à résoudre. Being Normal Is Really Not Normal est une invitation à contempler l’inattendu : un œuf fissuré, une lumière sous une porte, des fragments suspendus entre apparition et disparition. À la manière d’Hemingway et de Bret Easton Ellis, dont les mots hantent discrètement l’exposition, Laure Mary explore la dramaturgie de ce qui manque, la puissance de ce qui n’est pas dit. Ses toiles, à la fois claires et troublantes, rappellent que la normalité est une illusion, que la vérité se cache dans les interstices, et que la beauté surgit souvent là où l’on a osé retrancher.
FIAC : Ce que l’on retient de la 46ème édition
En cette 46ème édition, la capitale de la mode troque sa robe haute couture pour une cape un peu plus contemporaine afin d’accueillir la FIAC.
La FIAC (Foire Internationale d’Art Contemporain) montre patte blanche cette année avec des œuvres sages en comparaison aux éditions précédentes et aux scandales qui ont pu faire la réputation prestigieuse de la foire. Ainsi, pas d’art dérangeant à la Oleg Kulik ou provocant à la Orlan dans « Le baiser de l’artiste ».
En effet, la prise de risque des galeristes est moindre, avec un art qui émerveille à travers la présentation de travaux d’artistes « classiques » comme le sont Picabia ou Picasso. Néanmoins, cette édition tire son épingle du jeu avec un art qui brutalise tout autant avec des œuvres comme La Chauve-souris de Johan Creten ou via un art qui interroge comme le souligne Jennifer Flay, directrice artistique de la FIAC : « D’un côté, des œuvres sont marquées par la gravité, avec les thèmes comme l’environnement – la pollution des océans –, l’immigration des Africains, le SIDA, etc. D’autre part, des œuvres jouissives exprimant une forme d’allégresse informelle en contrepoint ».
Cette année, la nef du grand Palais a accueilli 75 000 visiteurs autant professionnels qu’amateurs, 199 galeristes dont 28% français représentant ainsi 29 autres pays. Des Tuileries à la place Vendôme tout en passant par l’Avenue Winston Churchill, nous apprenons que l’art se déguste au sens propre et au sens figuré comme nous le montre l’artiste Vivien Roubaud dont une machine expédie de la barbe à papa vers les nuages ou Daniel Buren qui signe une collaboration avec La Vache Qui Rit au sein du monument parisien.
Ainsi, du 17 au 20 octobre, la FIAC a battu son plein faisant vibrer toutes les âmes parisiennes ainsi que les comptes arty sur Instagram. De ce fait, qu’on fasse la foire ou qu’on ne la fasse pas, elle reste omniprésente et nous donne rendez-vous en Octobre 2020 pour sa dernière édition au Grand Palais avant sa réouverture