Le chef pâtissier François Perret, reconnu pour ses créations toujours plus exceptionnelles les unes que les autres, excelle au Ritz Paris et étend son univers avec l’ouverture d’une seconde boutique en face du Bon Marché.
L’Aventure : Un théâtre gastronomique signé Beaumarly, entre hédonisme et haute fantaisie
On sait quand on y entre, jamais vraiment quand on en sort. À deux pas de l’Arc de Triomphe, L’Aventure ne se découvre pas comme une adresse, mais comme un sortilège. Une immersion dans un monde parallèle où l’élégance n’est jamais figée, et où le raffinement prend le goût du risque. Découverte.

Dernier-né du duo visionnaire et esthète Gilbert et Thierry Costes, L’Aventure ne se contente pas d’être un restaurant. C’est une adresse pour initiés, un souffle hédoniste, une dérive choisie. On y entre par curiosité, on en sort troublé, comme après un rêve qu’on n’ose tout à fait raconter. Cette nouvelle signature du groupe Beaumarly redonne vie à une adresse mythique des années 80. Mais ne vous fiez pas à son nom : ici, l’aventure n’a rien de chaotique. Elle est orchestrée avec une précision rare, dans une mise en scène où chaque détail est pensé comme un geste artistique.

Dès le seuil franchi, la ville s’efface. Dans l’ombre dorée du lobby, velours et boiseries conspirent à suspendre le temps. Le design signé Martin Brudnizki invoque les grands hôtels d’une Europe imaginaire, aux contours dessinés dans la lumière des clubs japonais. La touche de Vincent Darré, toute en clins d’œil surréalistes, insuffle une irrévérence maîtrisée. Ici, le luxe ne s’exhibe pas, il se susurre.

Une partition culinaire en clair-obscur
Plus qu’un restaurant, L’Aventure est une destination gastronomique. Le lobby se prolonge naturellement vers un bar feutré, avant d’ouvrir sur la salle, écrin d’un menu à l’inspiration libre, franco-japonaise, audacieuse et souveraine.

La carte s’affranchit des évidences. Ceviche de bar à la poutargue, foie gras niché au cœur d’un avocat, daikon aigre-doux et ponzu, tartare de langoustines et caviar Osciètre gold, ou encore bœuf wagyu grillé au binchotan : ici, chaque plat est un poème. Les influences japonaises ne sont pas là pour habiller, mais pour structurer, affiner, sublimer.
Plus loin, le filet de bœuf Simmental flambé au cognac, la sole meunière ou encore le bar de ligne “à la Dugléré” célèbrent une certaine idée de la tradition française, jamais muséale, toujours vivante. Et le végétal, souvent relégué, est ici magnifié — chou-fleur rôti, tempura de chou kale, brocoletti aux éclats de grenade : des plats qui osent la légèreté sans renoncer à l’âme.

Le tartare de langoustines au caviar Osciètre gold, les crevettes en tempura aux notes acidulées, les pâtes au citron et les frites allumettes – aussi classiques qu’iconiques – s’offrent comme autant de variations sur un même thème : celui d’un luxe qui ne craint pas de sourire.
Les douceurs, enfin, parachèvent cette ascension sensorielle. Le cheesecake signature se partage dans le silence complice des esthètes. Quant au nuage de miel, mousse lactée sur crémeux d’ananas, il s’offre comme un baiser suspendu dans le temps.

Le club, l’hôtel, l’éternité
Et lorsque le dîner touche à sa fin, L’Aventure ne s’éclipse pas. Elle se transforme. Le club prend le relais dans une lumière tamisée, confidentielle, vibrante. Ici, la nuit ne commence pas, elle se prolonge — doucement, jusqu’à l’aube.

En 2025, le lieu achèvera sa métamorphose avec l’ouverture d’un hôtel cinq étoiles. Une suite naturelle à cette épopée esthétique. Un refuge ultime pour celles et ceux qui ne veulent plus simplement séjourner, mais vivre.
Un murmure à l’oreille de ceux qui savent. Une adresse qui ne promet rien mais offre tout : l’évidence d’un art de vivre sans fanfare, l’audace d’un luxe sans tapage. Un théâtre d’ombres et de lumières où chaque détail est un serment de beauté. C’est une manière d’exister. Une déclaration. Une promesse tenue d’un art de vivre rare, pour ceux qui cultivent le goût du discret, du beau, du vertige.
Car, au fond, le prestige n’a pas de fantaisie.
