Pour sa première exposition personnelle à New York, Laure Mary dévoile un travail d’une rare intensité, où l’absence devient matière et le silence, un langage. Longtemps associée à des compositions vibrantes et oniriques, l’artiste française opère ici un dépouillement radical, né d’un geste intime : se délester de tout, sauf des livres qui l’accompagnent. De cette épure surgit une peinture plus nue, plus incisive, où chaque détail agit comme une énigme à résoudre. Being Normal Is Really Not Normal est une invitation à contempler l’inattendu : un œuf fissuré, une lumière sous une porte, des fragments suspendus entre apparition et disparition. À la manière d’Hemingway et de Bret Easton Ellis, dont les mots hantent discrètement l’exposition, Laure Mary explore la dramaturgie de ce qui manque, la puissance de ce qui n’est pas dit. Ses toiles, à la fois claires et troublantes, rappellent que la normalité est une illusion, que la vérité se cache dans les interstices, et que la beauté surgit souvent là où l’on a osé retrancher.
Jean-Michel Basquiat : Un tableau sans titre vendu aux enchères de Christie’s
À l’occasion d’une vente aux enchères d’art contemporain organisée par Christie’s, un tableau sans titre de Jean-Michel Basquiat, daté de 1982, a été vendu pour la somme faramineuse de 57 285 000 dollars. Un montant record, qui fait de cette toile la plus précieuse de l’artiste de légende.
Né à Brooklyn en 1960, d’un père haïtien et d’une mère porto-ricaine, décédé trop jeune en 1988, Jean-Michel Basquiat est souvent considéré comme le porte-parole de l’immigration américaine. Cet artiste néo-expressionniste, issu de l’univers du graffiti, est notamment connu pour ses représentations de paradoxes sociaux.
À travers ses peintures, Basquiat illustrait par exemple l’opposition entre la richesse et la pauvreté, ou encore l’intégration et la ségrégation. Il mariait habilement texte et image, couleurs et poésie, pour dénoncer la société moderne ou commémorer les injustices de l’histoire afro-américaine.
Peu avant de mourir d’une overdose d’héroïne à 27 ans, l’artiste était déjà parvenu à attirer l’attention des collectionneurs grâce à ses œuvres lourdes de sens. À l’époque, au cours d’une interview accordée à Cathleen McGuigan pour le New York Times, le jeune homme avait expliqué qu’il rêvait de devenir une star, et non une mascotte de galerie.
C’est finalement dans la postérité que son rêve se réalisa. Depuis 2012, chaque tableau de Basquiat vaut plusieurs dizaines de millions de dollars, particulièrement les œuvres datées du début des années 80. Un nouveau cap a été franchi avec la vente d’une toile datée de 1982 pour la somme astronomique de 57,285,000,dollars.
Cette somme a été dépensée par le collectionneur japonais Yusaku Maezawa. Cet amateur d’art au goût raffiné a expliqué avoir ressenti une connexion viscérale avec la toile dès la première fois qu’il l’a vue. Ce passionné peut ressentir et s’identifier à l’essence du tableau. Nul doute que Jean-Michel Basquiat restera dans l’Histoire comme l’un des plus grands artistes de son époque.