Pour sa première exposition personnelle à New York, Laure Mary dévoile un travail d’une rare intensité, où l’absence devient matière et le silence, un langage. Longtemps associée à des compositions vibrantes et oniriques, l’artiste française opère ici un dépouillement radical, né d’un geste intime : se délester de tout, sauf des livres qui l’accompagnent. De cette épure surgit une peinture plus nue, plus incisive, où chaque détail agit comme une énigme à résoudre. Being Normal Is Really Not Normal est une invitation à contempler l’inattendu : un œuf fissuré, une lumière sous une porte, des fragments suspendus entre apparition et disparition. À la manière d’Hemingway et de Bret Easton Ellis, dont les mots hantent discrètement l’exposition, Laure Mary explore la dramaturgie de ce qui manque, la puissance de ce qui n’est pas dit. Ses toiles, à la fois claires et troublantes, rappellent que la normalité est une illusion, que la vérité se cache dans les interstices, et que la beauté surgit souvent là où l’on a osé retrancher.
Entre l’onde et la lumière : Fred Meylan expose l’intime en mouvement
Dans l’effervescence feutrée du quartier Saint-Honoré, à deux pas de la place Vendôme, une respiration singulière s’invite : celle des corps immergés, des instants suspendus, des profondeurs qui murmurent au regard. Du 27 juin au 1er juillet, Fred Meylan dévoile Studio 332, une exposition sensible et poétique qui explore l’élément liquide comme on explore l’âme humaine.


Le silence des profondeurs, l’éclat d’un geste
À travers quinze photographies saisies sous l’eau, sans artifice ni flash, le photographe — figure reconnue de la mode, mais éternel amoureux de nature et de sensations — offre une lecture rare de la grâce. Celle d’un plongeon, d’une nage, d’un éclaboussement. Les modèles, parfois saisis dans une action franche, parfois flottants comme des pensées à la dérive, incarnent une beauté brute, sensuelle, presque primitive. Chaque cliché est un dialogue entre la lumière naturelle et la matière vivante, entre le minéral et le mouvant.

L’eau comme miroir de l’instant
Fred Meylan ne photographie pas l’eau : il l’habite. Il s’y insinue, appareil en main, pour capter l’instant pur — celui qui échappe à la pose, au calcul, au spectacle. Il y trouve un théâtre silencieux, où chaque ondulation devient une émotion, chaque bulle un souffle. La mer n’est plus seulement un décor : elle devient le sujet, la complice, l’interprète.


Une exposition ouverte comme une parenthèse
Dans l’intimité de son studio de la rue Saint-Honoré, Fred Meylan convie le public à venir se laisser traverser par ces images comme on écouterait une musique sans paroles. De l’écume à la profondeur, c’est une ode à la liberté, à la fluidité des corps et des identités, à la paix intérieure. Une exposition à ne pas manquer, entre deux défilés ou deux rendez-vous, pour renouer avec une forme d’épure : celle de l’instant vrai.


Studio 332, Fred Meylan
Rue Saint-Honoré, Paris 1er
Du 27 juin au 1er juillet
