Colette renaît au Grand Palais : Un hommage vibrant à Virgil Abloh

Il y a des adresses qui ne meurent jamais vraiment. Colette, ce temple parisien de l’avant-garde, en faisait partie. Fermé en 2017, il avait laissé derrière lui un vide, une nostalgie et une aura intacte. Du 30 septembre au 9 octobre 2025, l’esprit de la boutique culte revient hanter le Grand Palais, à l’occasion de l’exposition Virgil Abloh : The Codes. Comme une réapparition fugace, une étincelle bleue dans la mémoire collective.

Un pop-up comme une résonance

Plus qu’un simple point de vente, ce pop-up est conçu comme une œuvre vivante, à l’image de Virgil Abloh lui-même : hybride, inattendu, toujours en mouvement. En collaboration avec Virgil Abloh Securities, Sarah Andelman réactive l’énergie du rez-de-chaussée de la rue Saint-Honoré : mode, design, livres rares et objets singuliers s’y côtoient dans un désordre maîtrisé, fidèle à l’esprit Colette.

Parmi les trésors proposés : le réveil BC02 Braun x Virgil Abloh, réédité pour l’occasion, ou encore un recueil de citations publié par Larry Warsh. À leurs côtés, des créations inédites signées par le cercle intime du designer – de Cactus Plant Flea Market à L’Art de l’Automobile, jusqu’à Travis Scott. Chaque pièce devient un fragment de mémoire, un clin d’œil à ce lien singulier entre Abloh et la boutique pionnière.

Une boucle symbolique

Virgil Abloh, fondateur d’Off-White et directeur artistique de Louis Vuitton Homme, avait trouvé chez Colette un premier écrin. Dès 2008, Sarah Andelman avait repéré ses débuts et offert un tremplin décisif à celui qui allait devenir l’une des figures majeures de la mode contemporaine. Voir renaître Colette dans un lieu aussi majestueux que le Grand Palais, au cœur d’une exposition dédiée au créateur disparu en 2021, résonne comme un hommage, un cycle qui se referme pour mieux se réinventer.

Colette, l’éternel esprit d’avant-garde

Né en 1997 au 213 rue Saint-Honoré, Colette fut bien plus qu’un concept-store : un laboratoire d’avant-garde où la mode, l’art, la musique et le design se répondaient en écho. À sa tête, Colette Roussaux et sa fille Sarah Andelman, visionnaires à l’œil infaillible, avaient su créer un lieu unique, à la fois boutique et galerie, carrefour de curiosités et d’innovations. Pendant vingt ans, elles ont façonné une esthétique et une manière de consommer la culture qui marqueront toute une génération. Fermée en 2017, la boutique est depuis devenue une légende, symbole d’un Paris créatif et bouillonnant.

Car si la boutique a fermé ses portes, son esprit n’a cessé de se régénérer. En 2020, le documentaire Colette, Mon Amour avait célébré cette effervescence singulière, accompagné d’un pop-up chez Maison Kitsuné. Deux ans plus tard, le concept-store se projetait dans le futur en explorant l’univers des NFT, fidèle à son ADN de défricheur et de passeur.

Ce retour au Grand Palais n’est pas seulement une parenthèse nostalgique : c’est la preuve que Colette demeure une force vive, une référence intemporelle. Un lieu qui, même absent, continue de dicter l’air du temps et de tracer des ponts entre les disciplines.

Une réapparition éphémère, mais essentielle

Du 30 septembre au 9 octobre, les visiteurs pourront retrouver ce parfum unique, cette vibration si particulière qui faisait de Colette bien plus qu’une boutique : un laboratoire d’idées, un incubateur d’émotions, une scène ouverte au futur. Sous la verrière du Grand Palais, Colette revient. Pour quelques jours seulement. Mais avec la promesse intacte que certains lieux ne disparaissent jamais : ils se transforment en légendes.