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Chanel signé Matthieu Blazy : La renaissance d’une étoile

Date : 6 octobre 2025
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Sous la nef du Grand Palais, un nouveau ciel Chanel s’est levé. Un cosmos de sphères lumineuses, suspendues comme des planètes de tulle et de lumière, annonçait le commencement d’une ère nouvelle : celle de Matthieu Blazy, désormais maître du firmament de la rue Cambon. Le premier défilé du créateur franco-belge pour la maison la plus mythique de la mode ne se contentait pas d’être attendu : il promettait une révolution douce, un souffle, une respiration dans la légende.

© CHANEL

Un univers réinventé

Sous les voûtes d’acier, le Grand Palais s’est mué en système solaire. Des planètes éclairées de l’intérieur, un sol noir brillant comme une mer de lave : la voie lactée version Chanel. « Je voulais un décor universel, qui rassemble. Nous regardons tous le même ciel », confiait Blazy.
Cette vision, à la fois spirituelle et sensible, donnait le ton d’une collection où la modernité se tisse à la main, dans le silence des ateliers. Chanel n’était plus un souvenir : elle redevenait un mouvement.

© CHANEL

Les codes, transfigurés

Le tweed, le noir et blanc, les épis de blé — ces symboles chers à Gabrielle Chanel — renaissaient sous une autre lumière.
Les vestes à bords francs remplaçaient la petite veste sage, les chemises d’homme à col cassé flirtaient avec des jupes longues à traîne, et sur une robe noire flottaient des épis dorés comme un hommage discret à la moisson intérieure de Mademoiselle.
Le geste est précis, mais l’émotion est là : l’élégance de Chanel, soudain plus libre, plus organique.

© CHANEL

Matthieu Blazy joue avec les matières comme un musicien avec les silences. Le tweed devient maille aérienne, presque respirante ; la laine se fait dentelle, le denim se pare de filigranes d’or.
Ici, l’artisanat n’est plus un savoir-faire — c’est un langage. Chaque fil, chaque couture raconte un voyage, de la rue Cambon aux lointains ateliers d’Afrique ou d’Amérique du Sud. « La femme Chanel est universelle », affirme Blazy. Et dans sa bouche, l’universalité n’a rien d’un slogan : elle est une promesse.

© CHANEL

Un romantisme contemporain

À mesure que les silhouettes défilent, le rythme s’accélère.
Des jupes portées si bas qu’elles laissent deviner la lingerie — audace subtile, presque chuchotée. Des tailleurs masculins revisités, des robes froncées, des fleurs de soie cousues à la main comme des constellations.
Et soudain, la dernière silhouette, un bouquet de tissus flamands, explose comme un soleil en fin de jour. Une ovation se lève. Les étoiles du premier rang — Tilda Swinton, Penélope Cruz, Nicole Kidman — applaudissent debout.
Dans un décor évoquant le vide sidéral, Chanel retrouvait l’apesanteur de la beauté.

© CHANEL

Les symboles et les femmes

À la veille du défilé, la maison annonçait deux nouvelles ambassadrices : Nicole Kidman, l’éternelle icône, et Ayo Edebiri, actrice et réalisatrice prodige. Deux visages pour incarner cette dualité chère à Blazy — la rigueur et la tendresse, la force et la grâce.
« Chanel, c’est l’amour », dira-t-il plus tard. « La naissance de la modernité vient d’une histoire d’amour. C’est une idée de liberté. »

© CHANEL

Une maison en mouvement

Blazy succède à une lignée d’icônes : Coco, Karl, Virginie.
Mais à rebours du vacarme, il choisit le murmure, l’épure, la justesse.
Chez lui, le luxe ne brille pas, il respire. Il s’incarne dans la coupe d’un pantalon emprunté à Boy Capel, dans le chatoiement discret d’un fil doré, dans le frisson d’un tissu qui évoque la main de l’artisan.

Épilogue cosmique

Ironie du décor : dans ce vide sidéral reconstitué, Chanel n’a jamais paru si vivante.
Le rêve recommence, mais autrement — plus libre, plus humain, plus tactile.
Avec Matthieu Blazy, Chanel quitte la légende pour revenir à la lumière, celle des matières, des gestes, et de l’émotion retrouvée.

© CHANEL

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