Pour sa première exposition personnelle à New York, Laure Mary dévoile un travail d’une rare intensité, où l’absence devient matière et le silence, un langage. Longtemps associée à des compositions vibrantes et oniriques, l’artiste française opère ici un dépouillement radical, né d’un geste intime : se délester de tout, sauf des livres qui l’accompagnent. De cette épure surgit une peinture plus nue, plus incisive, où chaque détail agit comme une énigme à résoudre. Being Normal Is Really Not Normal est une invitation à contempler l’inattendu : un œuf fissuré, une lumière sous une porte, des fragments suspendus entre apparition et disparition. À la manière d’Hemingway et de Bret Easton Ellis, dont les mots hantent discrètement l’exposition, Laure Mary explore la dramaturgie de ce qui manque, la puissance de ce qui n’est pas dit. Ses toiles, à la fois claires et troublantes, rappellent que la normalité est une illusion, que la vérité se cache dans les interstices, et que la beauté surgit souvent là où l’on a osé retrancher.
Artcurial : Un chef-d’oeuvre tahitien de Paul Gauguin adjugé aux enchères 9,5 millions d’euros
Artcurial révèle le lot phare de ses grandes ventes d’Art Impressionniste & Moderne : un chefd’œuvre tahitien de Paul Gauguin : Te Bourao II. Proposé aux enchères pour la première fois sur le marché par la maison le 3 décembre, il était estimé entre 5 -7 M€.
Un événement rare se produit. « Te Bourao II », est adjugé 9,5 millions d’euros, près de deux fois de son estimation, même si ce n’est pas un record pour le peintre. Cette vente chez Artcurial était un événement tant il est rare de trouver un Gauguin de cette période dans un très bon état. Les autres tableaux du cycle sont exposés dans des musées du monde entier : l’Ermitage à Saint-Pétersbourg, le Barber Institute à Birmingham ou encore le Musée d’Orsay à Paris. Évocation probable d’« un paradis perdu avec une nature vierge et une présence très limitée de l’Homme » (un cavalier qui s’en va), « Te Bourao (II) » est le dernier tableau de ce cycle à être encore entre des mains privées. Il a notamment été exposé au MET à New York de 2007 à 2017.
En 1891, le peintre s’installait à Tahiti, espérant fuir une civilisation occidentale trop artificielle à son goût. Il peindra de très nombreuses toiles. Puis il sombrera dans la dépression, la solitude et la détresse matérielle. Cela ne l’empêchera de peindre en 1897 « D’où venons-nous ? » et, parmi d’autres moins fameuses, « Te Bourao II ».
