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LGM House : L’épure tropicale du modernisme brésilien signée Luciano Dalla Marta

Date : 14 octobre 2025
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À deux heures de São Paulo, la route s’enfonce dans un océan de vert, puis soudain, une ligne se dessine, nette, horizontale, presque silencieuse. La LGM House apparaît comme un mirage d’architecture moderne posée au cœur de la végétation tropicale. Conçue par Luciano Dalla Marta pour une jeune famille, cette demeure raconte le Brésil autrement, une modernité apaisée, enracinée dans la nature et ouverte sur la lumière.

© PEDRO KOK

L’harmonie comme manifeste

Ici, le béton respire. Les pavillons s’abritent sous de larges auvents en bois et en acier Corten, le soleil filtre à travers les écrans muxarabi — ces délicats treillis de bois hérités de l’artisanat portugais, réinterprétés en version brésilienne. La lumière s’y dépose comme une matière mouvante, dessinant des ombres qui changent d’heure en heure. À l’intérieur, le regard se perd dans une continuité sans heurt entre les espaces de vie et le jardin, comme si l’architecture s’était effacée pour laisser parler le paysage.

© PEDRO KOK

Les volumes sont simples, presque monastiques : deux blocs — l’un pour vivre, l’autre pour se retirer — reliés par une passerelle qui glisse entre les feuillages. Les lignes modernistes de Dalla Marta y trouvent une nouvelle douceur, celle d’un habitat pensé comme un refuge sensoriel.

© PEDRO KOK

Le jardin comme seconde peau

Le paysage, signé Rodrigo Oliveira, est bien plus qu’un décor : c’est le souffle du lieu. Inspiré par les forêts tropicales, les jardins japonais et les terrasses italiennes, il compose ici un dialogue subtil entre architecture et nature. « Le jardin ne doit pas être séparé de la nature », explique-t-il. « Il doit prolonger ce qui existe déjà, devenir une interface harmonieuse entre le bâti et le vivant. »

© PEDRO KOK

Ainsi, la végétation s’invite jusque dans les intérieurs : sous les puits de lumière, des parterres luxuriants montent à la rencontre du ciel, tandis que les couloirs et cages d’escaliers s’ouvrent sur des percées vertes. À l’extérieur, la maison se fond dans une ceinture végétale dense, une canopée tissée de feuillages qui la protège et l’ancre dans le paysage, sans barrière ni clôture.

© PEDRO KOK

Un écosystème d’élégance

Sur le toit, un jardin suspendu prend le relais : herbes aromatiques, plantes couvre-sol, essences locales. La terrasse devient un observatoire du vivant, un lieu de détente au-dessus du monde, où l’on se sent enveloppé par la nature. La diversité botanique est célébrée dans chaque recoin : aucune espèce dominante, mais un chœur de textures et de nuances. Le vert y règne, ponctué de blancs discrets — jasmins, gardénias — dont le parfum flotte comme un murmure.

© PEDRO KOK

« Je conçois le jardin comme un espace de contemplation et de sensations », confie Oliveira. « Les formes, les tailles, les textures dialoguent pour créer un équilibre naturel. C’est une approche biophilique du design : la nature comme source de bien-être. »

© PEDRO KOK

Un art de vivre tropical

Au-delà de sa beauté, le jardin agit comme un régulateur : il crée un microclimat qui réduit la chaleur et le besoin de climatisation. Il nourrit aussi la maison, grâce à un potager et un verger où poussent jaboticabas et goyaviers. Dans cette symbiose entre architecture et nature, le quotidien devient rituel : cueillir, respirer, écouter la pluie sur le béton, voir la lumière danser à travers le bois.

« Le paysage tropical n’est pas un décor », conclut Oliveira. « Il est l’essence même du lieu. Il lie la maison à la terre, et lui donne le sentiment d’appartenir à quelque chose de plus grand. »

© PEDRO KOK

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