Une page se tourne, une autre s’écrit, avec la même exigence, la même lumière. Après trente-sept années sous la direction visionnaire de Véronique Nichanian, l’homme Hermès s’apprête à vivre une renaissance. La maison parisienne, gardienne d’un certain art du geste et du silence, a choisi Grace Wales Bonner pour lui offrir un nouveau chapitre, à la fois audacieux et fidèle à son âme.
La Villa Médicis inaugure sa première Résidence Mode : Quand la création prend le temps de respirer
Sous les cyprès de Rome, le vêtement entre dans l’histoire de l’art. Pour la première fois, la Villa Médicis ouvre ses portes à la mode, offrant à deux créateurs un havre de réflexion et d’expérimentation.
La mode entre en résidence
Symbole du dialogue entre tradition et avant-garde, l’Académie de France à Rome – plus connue sous le nom de Villa Médicis – franchit un pas inédit dans son histoire : celui de reconnaître la mode comme un art à part entière.
En partenariat avec l’Institut Français de la Mode (IFM) et le DEFI, l’institution lance sa Résidence Mode, un programme annuel qui accueillera chaque année deux designers, invités à suspendre le rythme effréné des collections pour renouer avec l’essence même de la création.
Dans ce lieu hors du temps, entre les jardins renaissance et les ateliers baignés de lumière, les créateurs pourront explorer leur univers, nourris par le patrimoine artistique de la Villa et la richesse de ses archives. Ici, la couture devient contemplation, le tissu un terrain de pensée.
Deux pionniers pour une première édition
Pour inaugurer ce programme, la Villa Médicis a choisi deux figures de la jeune création française : Stéphane Ashpool et Prune Delon.
Fondateur du label Pigalle Paris, Stéphane Ashpool incarne une mode libre, métissée et résolument poétique. Habitué à brouiller les frontières entre sport, couture et inclusion, il a récemment signé les tenues officielles des athlètes français pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 – une rencontre entre mouvement, identité et élégance.
Face à lui, Prune Delon, jeune diplômée de l’Institut Français de la Mode, apporte la fraîcheur d’un regard nouveau. Passée par la maison Schiaparelli et par l’univers coloré de Charles de Vilmorin, elle conjugue virtuosité du geste et sensibilité artistique. Ensemble, ils incarnent deux approches du vêtement – l’une instinctive et urbaine, l’autre onirique et raffinée – réunies sous le même ciel romain.
Un sanctuaire pour la création lente
La Résidence Mode prolonge la vocation première de la Villa Médicis : offrir un refuge à la recherche et à l’expérimentation. Comme les architectes, écrivains ou compositeurs avant eux, les créateurs en résidence bénéficieront d’un accompagnement artistique et d’un accès privilégié aux savoir-faire et aux ressources de l’Académie.
Cette initiative s’inscrit dans un mouvement plus large au sein du luxe contemporain : celui d’un retour au sens, d’un ralentissement salutaire face à l’immédiateté. La Villa Médicis invite ainsi la mode à renouer avec ses fondements : le temps du geste, la matière, la pensée, la main.
La mode comme art du temps
En intégrant la création vestimentaire à ses programmes, la Villa Médicis consacre la mode comme une discipline culturelle à part entière — à la croisée de l’art et de l’artisanat. Sous la lumière romaine, chaque fil devient récit, chaque couture mémoire, chaque étoffe une méditation sur le monde qui change. Dans le silence des ateliers, la mode retrouve ce qu’elle avait peut-être perdu : le luxe du temps.
