Un vent nouveau souffle sur le gotha des grandes fortunes hexagonales. En 2025, la famille héritière d’Hermès s’impose en tête du classement annuel de Challenges, supplantant Bernard Arnault, patriarche de LVMH, qui régnait sans partage depuis 2017 sur le panthéon des plus grandes richesses françaises. Une redistribution symbolique au sommet de l’élégance industrielle.
Hermès : Véronique Nichanian quitte L’Homme après trois décennies d’excellence
Après trente-sept années à la tête d’Hermès Homme, Véronique Nichanian s’apprête à refermer l’un des chapitres les plus raffinés de la mode masculine. Discrète et visionnaire, la créatrice présentera en janvier prochain son ultime défilé, lors de la Semaine de la mode masculine de Paris. Un adieu empreint de sérénité pour celle qui a su, avec constance, définir l’essence même de l’élégance au masculin.
Entrée chez Hermès en 1988, après un passage remarqué chez Cerruti, Véronique Nichanian s’est imposée comme l’âme tranquille du vestiaire Hermès. En trois décennies, elle a construit une silhouette faite de liberté, de souplesse et de justesse. L’homme selon Nichanian est un être en mouvement, attentif à la matière, ancré dans son époque sans jamais céder à ses excès. Elle a su faire dialoguer le geste artisanal et la modernité fonctionnelle, offrant à Hermès une esthétique durable, à mille lieues de l’éphémère.

Dans un entretien accordé au Figaro, la créatrice a confirmé son départ, choisi en pleine liberté :
« J’aime toujours ce métier. Mais pour l’exercer comme je l’entends, il faut aujourd’hui y consacrer de plus en plus de temps, et je souhaite désormais le donner à d’autres choses. »
Des mots simples, à son image. Fidèle à la philosophie de la maison, Véronique Nichanian quitte Hermès avec la même élégance qu’elle y a œuvré : sans éclat inutile, avec la justesse du geste et le respect du temps. Elle laisse derrière elle un héritage de mesure et de matière, où la coupe, le cuir, la couleur et la lumière s’accordent en harmonie.

Diplômée de l’École de la Chambre syndicale de la couture parisienne, elle a su redéfinir la mode masculine comme un art de vivre plus que de paraître. Son style, à la fois précis et apaisé, a introduit dans le vestiaire des hommes une sensualité discrète, presque méditative. Chez elle, le luxe ne s’affichait jamais : il se ressentait dans la douceur d’un cachemire, dans la légèreté d’une veste, dans la précision d’un ourlet.
Soixante-seize défilés plus tard, Véronique Nichanian s’apprête à saluer une dernière fois la scène. Son départ ouvre une nouvelle ère pour Hermès Homme, mais son empreinte restera inscrite dans la trame de la maison : celle d’une mode sincère, intemporelle, et d’une féminité rare au service de l’élégance masculine.
Car si Hermès s’apprête à écrire un nouveau chapitre, l’histoire de Véronique Nichanian, elle, continuera de rayonner, silencieusement, comme un fil d’or dans la mémoire du style.

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