Un vent nouveau souffle sur le gotha des grandes fortunes hexagonales. En 2025, la famille héritière d’Hermès s’impose en tête du classement annuel de Challenges, supplantant Bernard Arnault, patriarche de LVMH, qui régnait sans partage depuis 2017 sur le panthéon des plus grandes richesses françaises. Une redistribution symbolique au sommet de l’élégance industrielle.
Chanel : New York à l’honneur pour la première collection Métiers d’Art signée Matthieu Blazy
Il est des rendez-vous que le monde de la mode attend avec ferveur, des instants suspendus où le savoir-faire devient langage. Le prochain défilé Métiers d’Art de Chanel s’inscrira dans cette tradition d’exception. La maison a choisi New York, ville de contrastes et d’inspirations, pour faire résonner l’élégance parisienne au rythme des pulsations américaines. Une rencontre entre deux énergies créatives, prévue le 2 décembre prochain.
Ce sera la première collection Métiers d’Art signée Matthieu Blazy, fraîchement nommé à la direction artistique de Chanel. Une prise de parole très attendue pour ce créateur belge à la sensibilité raffinée, dont l’amour du geste, du détail et des matières a déjà conquis les plus fins observateurs. Le choix de New York ne relève pas du hasard : c’est une ville qu’il connaît intimement, façonnée par ses premières expériences, notamment aux côtés de Raf Simons. Mais c’est aussi une cité chère à Gabrielle Chanel, qui y noua, dès les années 1930, des alliances avec Saks ou Bergdorf Goodman, inscrivant ainsi son nom dans le cœur battant de la modernité.
Karl Lagerfeld, héritier flamboyant de cet esprit, y avait déjà planté le décor de défilés mythiques, dont celui de 2018 au Metropolitan Museum of Art. Aujourd’hui, Matthieu Blazy reprend le flambeau, renouant avec cette tradition transatlantique, dans un geste qui mêle fidélité et renouveau.
Le défilé Métiers d’Art ne célèbre pas seulement la mode, mais la main. Celle des brodeurs de Lesage, des plumassiers de Lemarié, des bottiers de Massaro ou des orfèvres de Goossens. Depuis 2002, cette ode aux savoir-faire d’exception a parcouru le monde — d’Édimbourg à Séoul, de Dallas à Hangzhou — offrant à chaque étape une partition unique, nourrie par les lieux, les histoires, les mémoires.
En posant ses valises à New York, Chanel affirme aussi, en filigrane, sa volonté de renforcer sa présence sur un marché américain plus que jamais stratégique. À la croisée de l’art et du commerce, ce rendez-vous promet un dialogue entre cultures, entre temps, entre gestes.
Car chez Chanel, l’artisanat n’est pas un souvenir. C’est un avenir à écrire — et à porter.
