À ces artistes dont le regard transforme le monde, non pas en le magnifiant, mais en le révélant. Martin Parr est de ceux-là. Disparu le week-end dernier, le photographe britannique laisse derrière lui un héritage immense : une œuvre qui, sous ses couleurs saturées et son humour tendre, capture l’essence même de notre époque. Parr ne photographiait pas la mode : il photographiait l’humanité de la mode. Il ne capturait pas le luxe : il en exposait les coulisses, les gestes, les rituels, les obsessions, avec cette ironie élégante qui n’appartient qu’à lui.
Jonathan Chapline : À la croisée des chemins réels et virtuels
Le jeune trentenaire, vivant et travaillant dans la « grande pomme » relie l’univers physique d’une part, et numérique d’autre part, pour créer des oeuvres d’un autre monde.
Brouiller les frontières entre le réel, le virtuel, le tangible, le digital, tel est le dictat de l’artiste américain Jonathan Chaplin. Aussi doué avec une souris d’ordinateur qu’avec un pinceau ou un crayon, cet ancien étudiant en beaux-arts et en design exploite divers esthétismes contrastés afin de réaliser des peintures sorties d’un autre monde. Équipé d’un logiciel de composition d’images en 3D, Chapline questionne dans ses toiles l’idée d’espace, de paysage et de temps qui passe.

Ses oeuvres revisitent des sujets phares de l’histoire de l’art comme ses réinterprétations des Baigneuses de Cézanne, des Demoiselles d’Avignon de Piccaso ou des toiles de Michel-Ange. Elles représentent généralement des scènes d’intérieur et des natures mortes, le tout étant twisté d’une touche vibrante et contemporaine propre à l’artiste. Son utilisation de la couleur – souvent vive – ajoute à une atmosphère poétique les saturations des pixels d’une télévision ou d’un jeu vidéo, dont il s’inspire pour créer des oeuvres géométriques dominées par l’abstraction. Car l’humain est très peu présent dans le travail de Jonathan Chapline, préférant des toiles dépouillées et où l’espace règne en maître.






