Pour sa première exposition personnelle à New York, Laure Mary dévoile un travail d’une rare intensité, où l’absence devient matière et le silence, un langage. Longtemps associée à des compositions vibrantes et oniriques, l’artiste française opère ici un dépouillement radical, né d’un geste intime : se délester de tout, sauf des livres qui l’accompagnent. De cette épure surgit une peinture plus nue, plus incisive, où chaque détail agit comme une énigme à résoudre. Being Normal Is Really Not Normal est une invitation à contempler l’inattendu : un œuf fissuré, une lumière sous une porte, des fragments suspendus entre apparition et disparition. À la manière d’Hemingway et de Bret Easton Ellis, dont les mots hantent discrètement l’exposition, Laure Mary explore la dramaturgie de ce qui manque, la puissance de ce qui n’est pas dit. Ses toiles, à la fois claires et troublantes, rappellent que la normalité est une illusion, que la vérité se cache dans les interstices, et que la beauté surgit souvent là où l’on a osé retrancher.
Jonathan Chapline : À la croisée des chemins réels et virtuels
Le jeune trentenaire, vivant et travaillant dans la « grande pomme » relie l’univers physique d’une part, et numérique d’autre part, pour créer des oeuvres d’un autre monde.
Brouiller les frontières entre le réel, le virtuel, le tangible, le digital, tel est le dictat de l’artiste américain Jonathan Chaplin. Aussi doué avec une souris d’ordinateur qu’avec un pinceau ou un crayon, cet ancien étudiant en beaux-arts et en design exploite divers esthétismes contrastés afin de réaliser des peintures sorties d’un autre monde. Équipé d’un logiciel de composition d’images en 3D, Chapline questionne dans ses toiles l’idée d’espace, de paysage et de temps qui passe.

Ses oeuvres revisitent des sujets phares de l’histoire de l’art comme ses réinterprétations des Baigneuses de Cézanne, des Demoiselles d’Avignon de Piccaso ou des toiles de Michel-Ange. Elles représentent généralement des scènes d’intérieur et des natures mortes, le tout étant twisté d’une touche vibrante et contemporaine propre à l’artiste. Son utilisation de la couleur – souvent vive – ajoute à une atmosphère poétique les saturations des pixels d’une télévision ou d’un jeu vidéo, dont il s’inspire pour créer des oeuvres géométriques dominées par l’abstraction. Car l’humain est très peu présent dans le travail de Jonathan Chapline, préférant des toiles dépouillées et où l’espace règne en maître.



