Avec la Vision Iconic, Mercedes-Benz signe un manifeste poétique : une machine à rêver, suspendue entre deux époques — celle du glamour Art déco et celle, à venir, d’une mobilité consciente et lumineuse.
Gordon Murray S1 LM : la naissance d’une œuvre totale, adjugée 20,63 millions de dollars avant même d’exister
Il existe des automobiles qui dépassent la mécanique, qui semblent respirer avant même d’être assemblées, comme si leur simple idée suffisait à leur donner une âme. Parmi elles, une nouvelle légende vient d’apparaître : la Gordon Murray S1 LM, vendue aux enchères pour 20,63 millions de dollars, devenant ainsi la voiture neuve la plus chère jamais adjugée. Un paradoxe sublime, puisqu’elle n’existe pas encore.
Son futur propriétaire n’a pas acquis un objet, mais un voyage. Une immersion dans l’univers de Gordon Murray, l’homme qui a sculpté l’histoire de la McLaren F1, l’ingénieur-poète dont les principes — légèreté, pureté, perfection — ont révolutionné la route autant que la piste. Avec la S1 LM, il ne s’agit plus d’acheter une voiture, mais d’entrer dans l’atelier même où naissent les mythes.
Un dialogue avec l’histoire
Conçue comme un hommage au trentième anniversaire de la victoire de la McLaren F1 GTR au Mans en 1995, la S1 LM est la première création de Gordon Murray Special Vehicles, la division la plus exclusive de l’univers Murray. Cinq exemplaires seulement seront construits — comme les cinq F1 LM originelles. Mais parmi ces cinq-là, le châssis numéro 1 occupe une place sacrée : The Special One.
Son acquéreur vivra une expérience que seuls les privilégiés des années 1990 ont connue : s’asseoir aux côtés du Professeur Murray pour façonner leur propre voiture, choisir, orienter, ajuster, comprendre.
Mieux encore : il collaborera directement avec Dario Franchitti, triple vainqueur de l’Indy 500 et directeur du produit au sein du groupe — un binôme qui unit génie technique et instinct de pilote. Cela dépasse la personnalisation. C’est une création à quatre mains.
Un cœur d’or blanc : le V12 Cosworth
Au centre de cette sculpture mécanique, un moteur pensé comme une offrande : un V12 atmosphérique de 4,3 litres, conçu avec Cosworth. Plus de 700 chevaux, 12 100 tours/minute, une légèreté qui frôle l’irréel, une réactivité à fleur de métal. Il s’agit là de l’un des moteurs atmosphériques les plus denses, les plus purs, les plus musicaux jamais installés dans une voiture de route.
La S1 LM vise un poids cible de 957 kg, une plume que seuls les artisans obsédés par la beauté du minimalisme savent atteindre. Associée à une boîte manuelle à six rapports — un geste presque romantique — et à une position de conduite centrale d’une pureté absolue, elle promet une expérience analogique que nul hypercar électrifié ne pourra jamais égaler.
Sculptée comme une pièce d’art contemporain
La carrosserie, sculptée en carbone presque translucide, reprend les codes de la McLaren F1 LM tout en les projetant dans un futur plus élancé, plus tendu, plus sensuel.
Les lignes semblent taillées à la main — et elles le sont : la S1 LM est la seule création de Gordon Murray depuis des années à avoir été modelée d’abord en argile, comme un bronze ou une céramique.
Un geste lent, artisanal, qui donne au modèle une vibration que le numérique ne peut imiter.
Sous son capot, un théâtre miniature s’anime : échappement Inconel ceint d’or 18 carats, pièces taillées au micron, boîtier d’admission repensé, carbone laissé nu comme une signature. Chaque détail est pensé pour émerveiller, même immobile.
Une expérience qui dépasse le simple achat
L’acquéreur ne recevra pas seulement une automobile : il sera invité à vivre chaque étape de sa naissance.
Tests en soufflerie, sessions de développement, échanges personnels avec Murray, analyse des réglages, ajustements au feeling… jusqu’à affiner le tempérament de la voiture comme on ajuste le timbre d’un instrument rare.
Il recevra également un ouvrage unique : un monographe de 500 pages, rassemblant photos inédites, spécifications, esquisses originales et notes manuscrites tirées du carnet personnel de Gordon Murray. Un héritage autant qu’un mode d’emploi émotionnel. La S1 LM ouvre aussi les portes d’un cercle très fermé : les cinq propriétaires seront prioritaires pour acquérir tous les futurs modèles GMA et GMSV. Un privilège qui vaut à lui seul un mythe.
La création de la S1 LM porte enfin une dimension intime. Murray a travaillé sur ce projet alors qu’il traversait une période de lutte contre la maladie. Il confie que cette voiture l’a aidé à tenir, à avancer, à transformer l’épreuve en énergie créatrice. De ce combat est née une œuvre qui ne se contente pas de rouler, elle raconte.
Plus qu’une voiture : un rêve incarné
Ce premier châssis de la S1 LM représente une opportunité qui ne reviendra pas : participer à la naissance d’un objet qui défie les catégories, oscille entre sculpture, instrument, manifeste et héritage.
Car certaines automobiles ne sont pas des moyens de transport. Elles sont des fragments d’avenir, des moments figés dans la vitesse, des promesses qui battent avant même d’exister.
La S1 LM est de celles-là : une légende née d’un marteau d’enchère, d’un auteur visionnaire et d’un acheteur prêt à entrer dans la lumière rare où la mécanique devient poésie.
