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Martin Massé réinvente l’appartement Haussmannien : Un écrin coloré face à la tour Eiffel

Date : 16 novembre 2025
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Sous les plafonds moulurés d’un élégant immeuble du Trocadéro, Martin Massé signe une réinterprétation audacieuse du style haussmannien. Ici, la rigueur classique se mêle à une énergie chromatique inattendue, où le rouge, le bleu et le vert remplacent l’or et le beige des intérieurs parisiens traditionnels. Dans ce lieu de 160 m², le passé n’est pas effacé : il est apprivoisé, apprêté d’une modernité vibrante et maîtrisée.

Yannick Labrousse

Les codes du genre sont présents — parquet en point de Hongrie, hauteurs sous plafond, lumière traversante — mais l’atmosphère, elle, appartient à une autre époque. Celle des années 1990, revisitée par la main d’un architecte d’intérieur qui aime faire dialoguer les textures, les matières et la couleur. Au centre du salon, une sculpture noire en enduit Marmorino, dessinée comme une vague, devient la pièce maîtresse de l’espace. Autour, des assises et objets chinés racontent une histoire éclectique : une chaise Mickville de Philippe Starck, un guéridon en marbre breccia Botticelli imaginé par Martin Massé lui-même, ou encore la table basse New Wave de Lucas Cober. Tout ici joue sur l’équilibre entre sobriété architecturale et éclats design.

Depuis les larges fenêtres, la tour Eiffel se découpe à l’horizon, offrant un panorama que le projet a naturellement magnifié. La salle à manger prolonge cette dynamique avec sa grande table Knoll bleue, entourée de chaises Tessa Nature de Philippe Starck et éclairée par une suspension sculpturale. La cuisine laquée rouge, visible à travers une ouverture en quartzite Mont Blanc, ajoute une intensité graphique tout en préservant une certaine intimité. « Nous voulions des touches de couleurs fortes sans tomber dans l’excès », confie Martin Massé. « L’idée était d’insuffler de la vitalité à travers la matière et la lumière, de créer un espace vivant et mesuré. »

Dans la chambre principale, le regard file une fois encore vers le monument parisien. L’espace, pensé comme un duplex intérieur, réunit un bureau et un coin nuit séparés par une cloison coulissante en chêne et papier peint de sisal. Le bois, le lin et la lumière douce tissent une atmosphère apaisée. Le dressing, habillé de velours bleu et rouge, répond aux teintes des pièces de réception, prolongeant ce fil chromatique qui traverse tout l’appartement.

La salle de bains, quant à elle, se fait refuge sensoriel. Derrière la tête de lit, une porte mène vers un espace tout en contrastes : béton ciré crème, travertin et mosaïque vert profond. Dans la douche, les carreaux brillants créent une impression de grotte minérale, intime et enveloppante. Les objets choisis – plateau vintage, porte-savon signé Migeon & Migeon, céramiques d’Accolay – ajoutent une touche d’élégance discrète.

Chaque chambre possède sa propre déclinaison chromatique : verte pour les invités, bleue pour les enfants, chacune pensée comme un petit univers de calme et de lumière.

Dans cet appartement qui surplombe Paris, le luxe réside dans la justesse : un dialogue entre héritage et invention, classicisme et audace. Martin Massé n’y recrée pas le passé — il le transforme en une toile contemporaine, énergique et sensible, où la tour Eiffel devient le témoin silencieux d’un art de vivre profondément parisien.

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