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Patek Philippe : La mythique 1518 adjugée 17,6 millions de dollars, record absolu pour une montre vintage de la manufacture

Date : 11 novembre 2025
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Une Patek Philippe rarissime, née en 1943 et façonnée dans l’acier, métal de sobriété pour une complication d’exception, vient de battre un nouveau record à Genève. Sous le marteau de Phillips, la référence 1518 entre dans la légende, portée par l’émotion d’une salle suspendue à son destin.

© Valentin Flauraud

Ce samedi soir, à Genève, le silence d’avant-tempête planait sur la salle de ventes de Phillips, orchestrée par Aurel Bacs et son équipe de Bacs & Russo. L’objet de toutes les attentes : une Patek Philippe référence 1518 en acier, considérée comme la première jamais produite, numéro de boîtier 508’473, mouvement 863’193.

Lorsque le lot n°23 fut annoncé, la tension monta d’un cran. Pas d’enchères en ligne cette fois : seuls les acheteurs présents et les lignes téléphoniques étaient autorisés à entrer dans la danse. Avant même que la présentation ne s’achève, un collectionneur lança une offre initiale à 8 millions de francs suisses. Dix minutes de duel plus tard, les enchères s’achevaient à 12 millions de francs, soit 14,2 millions CHF frais inclus, environ 17,6 millions de dollars.

Dans la salle, des visages familiers du monde horloger : F.P. Journe, Davide Parmegiani, ou encore le chercheur Helmut Crott. Tous venus assister à ce moment d’histoire, celui où l’acier, habituellement modeste, triomphait du précieux.

Une montre mythique, un paradoxe devenu légende

Présentée en 1941, la Patek Philippe 1518 fut la première montre-bracelet à calendrier perpétuel et chronographe produite en série. Un chef-d’œuvre technique et symbolique, véritable pierre angulaire du patrimoine horloger.
Mais si la plupart furent façonnées en or jaune ou rose, quatre exemplaires seulement virent le jour en acier inoxydable, un choix inattendu pour une complication de ce rang.

Cette pièce, produite en 1943 et vendue en 1944 à Budapest, incarne ce paradoxe fascinant : la quintessence de la haute horlogerie dans son expression la plus austère. Un objet qui « ne devrait pas exister », murmurent les connaisseurs, et c’est précisément ce qui la rend si désirable. Sous son cadran à la symétrie parfaite, ce garde-temps raconte l’audace d’une époque où la précision était un art, et la matière, une philosophie.

© PHILLIPS

Un marché toujours en apesanteur

Cette vente confirme une fois encore la vitalité du marché des montres vintage, malgré un contexte économique mouvant. Ne dépassant que de peu le légendaire Rolex Daytona “Paul Newman” Ref. 6239, adjugé 17,75 millions de dollars en 2017, la Patek 1518 en acier devient la montre-bracelet vintage Patek la plus chère jamais vendue.

Elle rejoint ainsi le panthéon des enchères mythiques, aux côtés de la Grandmaster Chime Ref. 6300A-010 (31 millions USD, record absolu pour une montre-bracelet) et du Henry Graves Supercomplication (24 millions USD, record pour une montre de poche).

Preuve, s’il en fallait, que la rareté, la provenance et la pureté du geste mécanique demeurent les moteurs d’un marché où le temps s’apprécie au sens littéral.

© PHILLIPS

L’éternité au poignet

Plus qu’un record, la vente de cette Patek Philippe 1518 en acier célèbre une philosophie : celle de la perfection silencieuse. Sous son boîtier sobre et ses compteurs mesurés, c’est un fragment d’histoire qui s’anime, un battement de 1943 que le XXIᵉ siècle contemple encore avec respect. Car au-delà des millions et des chiffres, il reste cette vérité simple — presque poétique : certaines montres ne mesurent pas le temps. Elles le traversent.

© PHILLIPS

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