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Valentino « Le Pavillon des Folies » : Entre héritage et modernité
Evénement tant attendu de la Fashion Week parisienne, Alessandro Michele a présenté sa première collection en tant que directeur artistique de la maison Valentino. Une collection qui a tenu toutes ses promesses en offrant un spectacle à la fois flamboyant et introspectif.
La collection, intitulée « Pavillon des Folies », a puisé dans les archives de Valentino des années 60, 70 et 80. Alessandro Michele a revisité les codes emblématiques de la maison en y insufflant sa touche personnelle, caractérisée par un maximalisme maîtrisé et un sens aigu du détail.
Les premiers looks ont évoqué le chic intemporel des années 60 avec des robes noires ajustées, agrémentées de nœuds papillon et de volants. Les collants en dentelle rouge et les gants assortis ajoutaient une note audacieuse. Les silhouettes se sont ensuite déployées vers les influences bohèmes des années 70 : robes en chiffon diaphane incrustées de cristaux Swarovski, vestes brodées, pantalons harem à motifs paisley et capes à franges.
Les années 80 n’étaient pas en reste, avec des robes à volants rouges emblématiques de la maison et des ensembles combinant blouses de soie et jupes fuselées. Le tout était rehaussé d’accessoires extravagants : chapeaux à larges bords ornés de plumes, bijoux opulents, et voiles de dentelle dissimulant partiellement les visages.
Au-delà de l’esthétique, Alessandro Michele a insufflé une profonde réflexion philosophique dans sa collection. S’inspirant de citations de penseurs comme Viktor E. Frankl et Emanuele Severino, il explore la fragilité de la condition humaine et la quête de sens dans un monde en perpétuel changement.
« Plongés comme nous sommes dans l’infinité absurde du devenir de toute chose, nous ressentons le besoin impérieux de donner un sens à ce monde de tumulte », a-t-il déclaré. Pour lui, la beauté est ce remède qui console de l’éphémère et de l’incertitude, « une épiphanie dans laquelle deviennent immédiatement visibles les connexions qui existent entre nous, les choses, et tous les vivants ».
Si certains ont pu craindre que Michele reproduise la formule qui a fait son succès chez Gucci, ce défilé a démontré sa capacité à s’approprier l’héritage de Valentino tout en y apportant une vision nouvelle. « Quand vous travaillez avec une marque, vous devez être sincère. C’est comme être invité à une fête : vous devez venir tel que vous êtes », a-t-il confié.
Les motifs à pois, chers à Valentino Garavani, ont été réinterprétés, tout comme le célèbre « Valentino Rosso », présent sur des capelines, des nœuds et des collants en dentelle. Michele a également introduit des éléments contemporains, comme des piercings faciaux ornés de cristaux, pour ancrer la collection dans le présent.
En fusionnant le passé et le présent, l’intime et l’universel, il a offert une collection qui célèbre la beauté sous toutes ses formes, invitant chacun à « naviguer au sein de ce ‘pavillon des folies’ que nous appelons la vie ».
Photos : Valentino Printemps/Été 2025 ; Crédits : Valentino.com
