Rencontre avec Freja Settergren, la co-fondatrice de Rent Club, cette application de location de vêtements parisienne aux ambitions bien définies.
Thom Browne Printemps 2023 : Cendrillon modernisée et Punk revisité
C’était le défilé événement de cette journée à Paris, présenté à l’opéra Garnier, la collection Printemps 2023 de Thom Browne était magique.
Tout le monde était là, dans les salles immenses de l’opéra Garnier, décors à couper le souffle, et invités remarquables, Anna Wintour du Vogue US bien sûr, Doja Cat, Janet Jackson, Jaden Smith et j’en passe. Un défilé événement qui a duré un bon petit moment, pas loin de 40 min ! Du jamais-vu, mais il valait la peine d’attendre.
Connu pour son sens théâtral fort, Thom Browne a encore une fois touché dans le mille, un vrai spectacle, des costumes, des rebondissements, des sourires, des rires, des exclamations, de la joie. Voilà, c’est ça aussi la mode, s’amuser, ne pas se prendre qu’au sérieux, s’extasier. Le show commence : «J’espère que vous êtes assis confortablement, juste un petit indice, je vais être une princesse ! Oh ! Et quelqu’un a perdu une chaussure… Juste un petit avertissement, il y aura peut-être une certaine participation du public à la fin, alors asseyez-vous et appréciez et attention à vous. » Le premier mannequin s’élance et la magie opère.
L’histoire racontée est celle de la Cendrillon moderne à la recherche de sa chaussure. Entrent alors les robes d’opéra ou plutôt capes en taffetas de soie occupant le devant de la scène dans une version volante, pelucheuse, étagée, froncée et plissée, ornée de chiffres d’université et garnie de gros-grain de soie, certaines ont de volumineuses fleurs sur le devant, d’autres ont des gants brodés de délicates petites fleurs. Mêler l’opéra et le sport universitaire, le classique et l’athlétique, c’est ça Thom Browne, décontracter les milieux bourgeois et trop guindés.
Il s’en suit une multitude de looks aux costumes et manteaux à pois, des petits, des gros, des jaunes, des bleus, des verts, toutes les couleurs y sont. Les mannequins tiennent à la main leurs manteaux d’opéra portés précédemment. S’ajoutent à cela ces chapeaux si grands qu’il en devient compliqué de distinguer les visages. Les sacs chiens refont surface, accordés aux couleurs des vestes. Cette fois-ci, ce ne sont pas des jockstrap, mais bien des gros caleçons visibles que portent les mannequins. Et oui, même à l’opéra, il faut rester désirable et désiré.
Moment de répit, et tout à coup, fini les joyeuses filles d’opéra aux vestes à pois. Voilà qui arrivent des punks colorés, drapés de pois, cheveux piquants et dressés sur les têtes, et maquillages noirs des yeux à la bouche. Bella fait son entrée, un body rouge transparent, des sous-vêtements portés en vêtements, l’hystérie totale.
Le défilé se conclut sur Cendrillon qui sort d’une chaussure géante entourée des derniers mannequins qui dansent en cœur autour d’elle. Ni une ni deux, la voilà dans une voiture rose pâle à l’assaut du public, conduite par quatre voituriers en uniforme gris et au rouge à lèvres rouge.
Génie, génial, j’en ris encore.