Certaines innovations semblent tracer une ligne entre tradition et futur. Au Brassus, Audemars Piguet révèle aujourd’hui un objet de cette nature rare : un écrin intelligent capable de régler et de remonter automatiquement les Royal Oak Quantième Perpétuel de 41 mm. Plus qu’un accessoire, cet écrin est une passerelle. Une manière de réinventer le rituel horloger, d’en adoucir la technicité sans jamais en trahir l’âme. Co-développé avec Dubai Future Labs, laboratoire d’excellence de la Dubai Future Foundation, il incarne l’audace de deux univers, la Haute Horlogerie et la robotique, qui se rencontrent pour dessiner une nouvelle forme d’élégance technologique. Sa première apparition publique aura lieu lors de la Dubai Watch Week, comme un signe adressé à ceux qui voient l’horlogerie comme un territoire en mouvement.
Audemars Piguet acquiert la “Grosse Pièce” : Découverte d’une montre astronomique mythique aux 19 complications
Au cœur de la Vallée de Joux, certaines pièces ne mesurent pas seulement le temps : elles le contiennent. En décembre 2026, Audemars Piguet signe l’un de ces gestes rares qui relient les siècles, en acquérant à l’occasion d’une vente aux enchères une montre de poche parmi les plus extraordinaires jamais produites par la Manufacture. Son nom résonne comme une promesse : la Grosse Pièce.
Commandée en 1914, achevée en 1921 pour la maison londonienne S. Smith & Son, cette montre astronomique hors norme est restée longtemps dans l’ombre, connue seulement par quelques archives et photographies anciennes. Sa réapparition, plus d’un siècle après sa conception, marque un moment charnière dans l’histoire d’Audemars Piguet, d’autant plus symbolique qu’elle intervient l’année de son 150ᵉ anniversaire. Son retour à Le Brassus n’est pas seulement une acquisition : c’est une restitution, presque une réconciliation avec le temps.
Façonnée en or jaune 18 carats, la Grosse Pièce est l’expression la plus accomplie de l’horlogerie astronomique selon Audemars Piguet. Avec dix-neuf complications, elle égale la mythique Universelle de 1899 et s’impose comme la montre de poche la plus complexe jamais créée par la Maison. Mais au-delà des chiffres, c’est la poésie mécanique qui saisit. Sur son cadran, le ciel nocturne de Londres se déploie, constellé de 315 étoiles finement gravées. Le temps sidéral y dialogue avec le calendrier perpétuel, les phases de lune, l’équation du temps, tandis que minute repeater, grande et petite sonnerie, chronographe et tourbillon composent une symphonie d’une précision absolue.
Cette pièce est aussi un manifeste silencieux du système d’établissage propre à la Vallée de Joux au début du XXᵉ siècle. Elle témoigne d’un savoir-faire collectif, où chaque artisan, maître d’un geste précis, contribuait à l’édification d’un chef-d’œuvre total. Dans un document daté de janvier 1915, on retrouve les études minutieuses du ciel de l’hémisphère nord, des solstices et des signes du zodiaque : autant de traces d’un temps où l’horlogerie relevait autant de la science que de la contemplation.
Après sa livraison en 1921, la Grosse Pièce disparaît des regards. Conservée pendant des décennies au sein de la prestigieuse collection Olmsted, elle n’était visible que par quelques initiés, dans une discrétion presque monastique. Son passage chez Sotheby’s, à New York, en décembre 2025, marque un instant suspendu pour les collectionneurs et les amateurs éclairés. L’acquisition par Audemars Piguet affirme alors une conviction profonde : certaines œuvres ne doivent pas être simplement possédées, mais protégées, étudiées et transmises.
La Grosse Pièce rejoint aujourd’hui la collection Patrimoine de la Manufacture. Elle entamera un voyage à travers le monde, présentée dans certaines AP Houses et lors d’événements d’exception, avant de trouver sa place au Musée Atelier Audemars Piguet, à Le Brassus. Là, elle continuera de raconter son histoire, non comme un objet figé, mais comme une œuvre vivante, porteuse de mémoire et d’avenir.
« La réapparition de la Grosse Pièce constitue un moment historique pour les collectionneurs et les passionnés d’horlogerie. Qu’elle survienne lors de notre 150ᵉ anniversaire la rend d’autant plus exceptionnelle », confie Sebastian Vivas, Directeur du Patrimoine et du Musée Audemars Piguet. « Nous sommes honorés de pouvoir préserver, étudier et partager cette pièce pour les générations futures. »
À travers ce retour, Audemars Piguet rappelle que le véritable luxe ne réside pas dans la rareté seule, mais dans la capacité à faire dialoguer le passé et le présent, à honorer la patience du geste, et à faire battre le cœur du temps avec justesse. Dans le silence précis de la Vallée de Joux, la Grosse Pièce a retrouvé sa maison. Et avec elle, une part essentielle de l’âme horlogère.
